Zurich (awp) - La Bourse suisse a entamé l'avant-dernière séance de la semaine sur une note positive. Son indice phare SMI poursuivait ainsi le redressement entamé la veille (+0,42%) après avoir passé plusieurs jours en territoire négatif. Selon les courtiers, la place zurichoise profite avant tout de la bonne tenue de son homologue tokyoïte, où la dépréciation du yen a clairement dopé le Nikkei 225 des valeurs vedettes, qui a clôturé en hausse de 0,7%.

Wall Street, à l'affût de nouveaux records, est également une source d'apaisement pour les détenteurs de capitaux. Toutefois, on ne peut pas parler d'une reprise durable, estime un économiste. Les risques géopolitiques sont trop élevés et l'euro trop fort, même s'il a reperdu un peu de sa vigueur ces derniers temps. Ces deux facteurs négatifs risquent de donner du fil à retordre encore pour quelque temps, et annoncent un automne turbulent, selon l'expert.

Au niveau politique, le président américain Donald Trump a exhorté mercredi le Congrès à adopter une vaste réforme fiscale "pro-croissance et pro-emplois", mais est resté évasif sur le contenu et le financement de cette transformation qu'il appelle de ses voeux.

En France, les prix à la consommation ont connu un net rebond de 0,5% en août sur un mois selon une estimation provisoire de l'Insee. L'institut explique cette progression par la hausse des prix des produits manufacturés "après les soldes d'été" et par "le dynamisme (...) des prix de certains services liés au tourisme".

Peu après 09h35, le Swiss Market Index (SMI) progressait de 0,32% à 8879,85, alors que le Swiss Leader Index (SLI) engrangeait 0,28% à 1417,61 points et l'indice élargi Swiss Performance Index (SPI) 0,33% à 10'128,88 points. Parmi les 30 principales cotations, 23 gagnaient du terrain et sept en perdaient.

Les bancaire Julius Bär (+1,3%) tenait le haut du pavé, alors que ses deux coreligionnaires UBS (-0,3%) et Credit Suisse (-0,1%), également recherchées dans les échanges avant-Bourse, pointaient désormais dans le rouge. Une étude sectorielle d'Exane BNP Paribas a gratifié les deux premiers établissements d'une note "outperform" et la dernière avec "neutral". Le potentiel haussier de Julius Bär et d'UBS est plus important que celui de Credit Suisse, selon l'auteur de l'étude.

Bâloise (+0,7%) profitait de nouveaux commentaires d'analystes au lendemain de la publication de sa performance semestrielle. Berenberg, Kepler Cheuvreux et Baader Helvea ont d'ores et déjà revu leurs objectifs de cours pour l'assureur rhénan à la hausse. Mercredi, l'action avait démarré sur les chapeaux de roue, avant de céder une bonne partie de ses gains.

Novartis (+0,7%) figurait parmi les gagnants, après l'annonce la veille au soir de l'homologation par l'agence américaine du médicament (FDA) de son médicament Kymriah, une immunothérapie cellulaire destinée aux jeunes patients de moins de 25 ans atteints de leucémie aiguë lymphoblastique (ALL). Pour les analystes, il ne s'agit toutefois pas d'une surprise, dans la mesure où un comité de la FDA s'était exprimé en faveur d'une homologation en juillet.

Les deux autres poids lourds Nestlé (+0,3%) et Roche (+0,1%) soutenaient l'indice plus mollement, en dépit pour ce dernier de l'extension de l'homologation pour Actemra (tocilizumab) aux Etats-Unis.

Parmi les gagnants se trouvaient également les cycliques Clariant (+1,0%), LafargeHolcim (+1,0%) et ABB (+0,9%), alors que Sonova (-0,7%) pointait en queue de peloton, loin derrière la nominative Lindt (-0,2%).

Sur le marché élargi, Vontobel (-0,2%) retenait l'attention, après la publication dans la matinée de ses nouveaux objectifs 2020 à l'occasion d'une journée des investisseurs.

La banque privée Edmond de Rothschild (+1,5%) et la société immobilière Investis (+1,8%) avaient les faveurs de la cote après avoir levé le voile sur leurs chiffres semestriels.

Le fabricant de soupapes à vide VAT (-1,0%) en revanche était à la peine. Dans la nuit de mercredi à jeudi, un de ses principaux actionnaires, Capvis, a cédé l'entier de sa participation (4,78%) à 120 CHF par action, alors que l'action avait clôturé la veille à 122,90 CHF.

Kudelski (-1,2%) n'en menait pas large. Le spécialiste de la sécurisation de contenus numériques a vu son objectif de cours raboté par UBS, qui prédit au groupe vaudois au des jours difficiles du fait de la concurrence toujours plus intense d'internet sur ses marchés finaux.

Landis+Gyr (+2,3%) était courtisé, après que plusieurs instituts (UBS, Credit Suisse, JP Morgan et Morgan Stanley), ont entamé la couverture du titre, mais la palme revenait à Wisekey (+3,0%), qui a annoncé l'extension d'un produit destiné à prévenir les contrefaçons de produits de luxe.

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