Zurich (awp) - Après avoir vécu deux premières séances de la semaine hésitantes, la Bourse suisse restait orientée à la hausse mercredi à l'approche de la mi-journée. Alors que les timides lueurs d'espoirs se sont envolées mardi sur les marchés boursiers, les investisseurs veulent encore croire à une reprise, avant la très attendue publication des données américaines sur l'inflation jeudi après-midi.

Du côté des principales informations macroéconomiques du jour, la Chine, à rebours des principales économies qui luttent contre l'inflation, est entrée mercredi en déflation pour la première fois en plus de deux ans. L'économie de l'Empire du Milieu est plombée par une consommation intérieure atone qui complique sa reprise. L'indice des prix à la consommation en Chine, principale jauge de l'inflation, s'est inscrit en juillet en baisse de 0,3% sur un an, selon le Bureau national des statistiques (BNS).

"Ces chiffres vont amplifier les inquiétudes concernant le potentiel de croissance économique de la Chine", estime Stephen Innes, de SPI Asset Management. La crise de l'immobilier, un secteur qui a longtemps représenté le quart du PIB de la Chine, est la "principale" raison de ce "choc déflationniste", estime l'économiste Andrew Batson, du cabinet Gavekal Dragonomics.

Nombre d'économistes préconisent désormais un vaste plan de relance pour soutenir l'activité, mais les autorités s'en tiennent pour le moment à des mesures ciblées et des déclarations d'intention à l'égard du secteur privé, sans résultats probants. Pour Stephen Innes, l'économie chinoise, "qui était autrefois la plus grosse machine à exportations du monde, pourrait avoir du mal à retrouver sa gloire d'antan dans un avenir proche". Il souligne de plus que "bon nombre des anciens moteurs de la croissance sont sous pression (production manufacturière/exportations et logement) ou ne sont tout simplement plus aussi nécessaires que par le passé (projets d'infrastructure coûteux tels que les aéroports, les métros et les chemins de fer)".

La baisse des prix en Chine pourrait avoir un impact sur les politiques monétaires occidentales, selon Michael Hewson, analyste de CMC Markets. "Combien de hausses de taux pouvons-nous encore attendre dans les mois à venir alors qu'il y a une impulsion déflationniste claire en provenance d'Asie, et où se situe le point d'inflexion concernant le risque d'un resserrement excessif", s'interroge-t-il.

La publication, jeudi, de l'indice des prix à la consommation de juillet aux États-Unis représentera un premier indicateur de ce que les marchés peuvent attendre des prochaines réunions de banques centrales.

Après avoir démarré sur une hausse de 0,52%, le SMI étoffait légèrement ses gains, maintenant son avance à 0,76% vers 11h20 et s'affichant à 11'141,37 points. Le SLI progressait de son côté de 0,64% à 1762,9 ponts et l'indicateur élargi SPI de 0,72% à 14'704,41 points.

L'ensemble des trente valeurs constitutives du Swiss Leader Index gagnaient du terrain dans une fourchette entre 0,2 et 2,4%.

En haut de tableau, la toujours volatile ams-Osram bondissait de 2,4%, devant Adecco (+2,1%), VAT Group (+1,9%) et Temenos (+1,8%). UBS (+1%) se montrait également à son avantage, tout comme Julius Bär (+1%).

Côté poids lourds, Roche (+0,6%) continuait d'afficher les meilleures dispositions, devant Novartis (+0,5%), alors que Nestlé (+0,3%) se retrouvait plutôt en bas de tableau. Novartis s'est réjoui du succès du remibrutinib contre l'urticaire chronique spontané. Le laboratoire entend présenter ces résultats en congrès et les soumettre en 2024 aux autorités médicales à l'échelle mondiale. Deux études de phase III, Remix-1 et Remix-2, ont satisfait aux critères d'évaluation primaire et secondaire, montrant des améliorations cliniques rapides contre la maladie.

Sur le marché élargi, Swissquote se reprenait passant dans le vert et gagnant 1%. La banque en ligne de Gland s'est montrée plus ambitieuse pour l'année en cours, au sortir de six mois en forte progression. Comme d'autres instituts, l'établissement vaudois a tiré parti de la remontée des taux d'intérêt.

La Banque cantonale bernoise (BCBE) (+1,3%) a vu son bénéfice bondir au premier semestre, grâce notamment à la hausse des taux d'intérêt, tandis que les prêts à la clientèle ont poursuivi leur progression dans un contexte de vitalité du marché immobilier. L'établissement se montre confiant pour l'exercice en cours.

Le concepteur de substituts osseux Kuros Biosciences (-2,2%) a creusé sa perte au premier semestre 2023 tandis que les recettes ont plus que doublé, grâce à son produit Magnetos. L'entreprise zurichoise se dit suffisamment financée pour faire avancer la commercialisation de Magnetos aux Etats-Unis.

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