Zurich (awp) - Après un démarrage hésitant, la Bourse suisse consolidait ses gains mercredi à l'approche de la mi-journée, les investisseurs semblant rassurés par des commentaires de plusieurs membres de la Réserve fédérale américaine (Fed) . Alors que le flux de nouvelles d'entreprises se tarit de plus en plus, ils attendent désormais avec impatience les chiffres de l'inflation américaine.

Pour les investisseurs, l'événement le plus attendu de la semaine est la publication de l'indicateur d'inflation préféré de la banque centrale américaine (Fed), l'indice PCE, qui sera publié jeudi et portera sur le mois d'octobre, une donnée essentielle pour conforter ou non l'idée du marché selon laquelle le cycle de hausse des taux d'intérêt de la Fed est terminé. Les déclarations mardi d'un gouverneur de la Fed, Christopher Waller, qui s'est dit de plus en plus convaincu que la politique monétaire menée par la Fed était bien orientée pour ramener l'inflation américaine autour de l'objectif de 2%, ont reçu un accueil favorable.

Les investisseurs ont préféré se concentrer sur cette perspective et ont laissé de côté les déclarations d'un autre gouverneur de la Fed, Michelle Bowman, qui a estimé qu'il serait sans doute nécessaire de relever encore les taux pour ramener l'inflation dans les clous aux Etats-Unis. "Personne n'a mentionné la baisse des rendements obligataires et la possibilité qu'elle constitue un défi pour le resserrement de la politique monétaire de la Fed", observe ainsi Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Le taux d'intérêt de l'emprunt des Etats-Unis à dix ans s'établit à 4,27% vers 08H10 GMT, en repli par rapport à la veille (4,32%) et en baisse de plus de 60 points de base depuis le début du mois. Vendredi ce sera le président de la Fed en personne, Jerome Powell, qui s'exprimera.

Du côté des données macroéconomiques du jour, les analystes financiers se veulent un peu moins pessimistes en novembre qu'en octobre quant aux perspectives conjoncturelles en Suisse. Les attentes des 44 spécialistes consultés par UBS laissent cependant toujours anticiper un déclin de l'économie helvétique, pour le vingt et unième mois consécutif. L'indicateur UBS-CFA, anciennement CS-CFA, publié mercredi, s'est redressé en novembre à -29,6 points, contre -37,8 points en octobre et -17,6 points en septembre.

Les entrées de commandes dans le secteur de la construction en Suisse ont enflé de 4,1% sur un an entre juillet et fin septembre, pour s'établir à 5,7 milliards de francs suisses. Ce rebond atténue à 4,6% le déficit de demande sur les neuf premiers mois de l'année, contre encore 8,3% à mi-parcours.

Ce mercredi, marchés et investisseurs se focaliseront encore sur l'inflation de novembre en Allemagne et en Espagne ainsi que la confiance du consommateur en zone euro en novembre.

Après avoir entamé la séance sur une note hésitante, le SMI parvenait à étoffer ses gains dans les premiers échanges, consolidant ces derniers à l'approche de la mi-séance. Vers 10h50, l'indice phare grimpait à 10'829,02 points, soit une progression de 0,64%, Le SLI se montrait encore plus vaillant, prenant 0,75% à 1711,72 points, alors que l'indicateur élargi SPI avançait de 0,60% à 14'190,53 points.

Sur les trente valeurs constitutives du Swiss Leader Index, elles n'étaient plus que cinq à céder du terrain, les vingt-cinq autres en gagnant. Sandoz (-0,9%) conservait la lanterne rouge, derrière les assureurs Zurich Insurance (-0,4%), Swiss Re (-0,3%) et Swiss Life (-0,3%). Julius Bär (+0,05%) sortait pour sa part de justesse la tête de l'eau.

Les deux autres valeurs financières de la cote, UBS (+1,1%) et Partners Group (+1,7%) étaient en revanche recherchées. Les trois poids lourds de la cote, Nestlé, Novartis et Roche, se retrouvaient tous dans le vert, affichant des gains respectifs de 0,1, 0,4% et 0,6% (-0,1%).

En haut de tableau, VAT Group (+3,6%) poursuivait son échappée, devant Sonova (+2,1%) et Kühne+Nagel (+2,1%). Swatch Group (+2%) se retrouvait au pied du podium, suivi à quelques encâblure par Richemont (+1,7%).

Le géant genevois du luxe n'envisage pas de prêter ou d'investir dans la plateforme de ventes en ligne Farfetch faisant face actuellement à des difficultés financières. Farfetch avait, selon des médias, annoncé mardi vouloir se retirer de la Bourse à New York, notamment en raison de la chute du cours de l'action depuis 2018. Richemont a cédé en 2022 au britannique une participation de 47,5% dans son unité de commerce en ligne Yoox Net-a-Porter (Ynap). Farfetch, spécialisé dans les produits de luxe, enregistre cependant depuis plusieurs trimestres des résultats en nette baisse.

Parmi les autres informations du jour de sociétés du marché élargi, le laboratoire biopharmaceutique en difficulté Spexis (-4,9%) a indiqué que Sprim Global Investiments (SGI), son principal créancier, a accepté d'entamer des discussions en vue de parvenir à un accord sur une restructuration des prêts.

Le laboratoire plan-les-ouatien Addex (-0,9%) a continué de puiser dans ses réserves entre juillet et fin septembre. Les liquidités et équivalents se sont conséquemment amenuisées à moins de 5 millions de francs suisses.

vj/rq