Zurich (awp) - La Bourse suisse restait solidement ancrée dans le rouge mardi à l'approche de la mi-journée. Le SMI peinait à défendre la marque des 11'700 points, sur fond d'inquiétude quant à la reprise économique mondiale, face à une nouvelle flambée de l'inflation dans la zone euro.

La situation va renforcer la pression sur la Banque centrale européenne (BCE) pour qu'elle durcisse la politique monétaire de la zone euro, avec des relèvements de ses taux directeurs. Mais la situation économique sur le Vieux Continent et la tâche de la BCE sont "plus compliquées" qu'ailleurs en raison de la guerre en Ukraine "qui obscurcit le tableau de la croissance" pointe Jeffrey Halley, d'Oanda.

Les dirigeants des 27 pays de l'Union européenne (UE) ont trouvé un accord qui devrait permettre de réduire de quelque 90% leurs importations de pétrole russe d'ici la fin de l'année. La nouvelle faisait encore monter les prix du pétrole.

En Chine, l'activité manufacturière s'est contractée en mai pour la troisième fois d'affilée, mais à un rythme moins prononcé, sous l'effet des restrictions anti-Covid et du confinement de Shanghai.

Au Japon, la production industrielle a reculé de 1,3% en avril, alors que le taux de chômage a légèrement baissé, à 2,5%.

En France, l'inflation a connu une nouvelle accélération au mois de mai, à 5,2% sur un an, dépassant la barre des 5% pour la première fois depuis septembre 1985. La veille, l'Allemagne avait fait état d'une inflation record à 7,9% poussée par la guerre en Ukraine.

En Suisse, le commerce extérieur a bouclé sur un excédent de 3,84 milliards de francs suisses en avril, en raison notamment d'une forte contraction des importations. Le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,5% au premier trimestre, selon les dernières données du Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco).

A 10h50, le Swiss Market Index (SMI) reculait de 0,31% à 11'700,36 points, le Swiss Leader Index (SLI) de 0,48% à 1825,59 points et l'indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) de 0,28% à 15'030,67 points. Sur les 30 principales cotations, 23 cédaient du terrain et sept en gagnaient.

Credit Suisse (-3,1%) tenait toujours la lanterne rouge, pâtissant d'une dépêche de Reuters basée sur des sources "proches du dossier" signalant une possible hausse de capital, une option démentie dans la foulée par la banque aux deux voiles.

Givaudan (-1,8%) faisait les frais de l'annonce de la fusion de son rival Firmenich avec le néerlandais DSM.

A l'autre extrémité du classement, Logitech (+0,9%) menait le bal, devant les porteurs Swatch (+0,8%) et AMS-Osram (+0,6%). L'horloger biennois profitait comme son rival genevois Richemont (+0,1%) de la hausse des exportations horlogères en avril.

Roche (+0,1%) a décroché auprès de l'Agence américaine du médicament (FDA) une homologation pour son médicament Evrysdi (risdiplam) contre l'amyotrophie spinale chez les nourrissons âgés de moins de deux mois.

Les deux autres poids lourds de l'indice Novartis (-0,1%) et Nestlé (+0,4%) connaissaient des fortunes diverses.

Lonza (-0,8%) a vu son objectif de cours sérieusement raboté par Jefferies, qui confirme cependant sa recommandation d'achat du titre. Selon l'analyste, les fondamentaux sont intacts, les résultats du premier semestre s'annoncent solides et les objectifs sont appelés à être relevés.

Kühne+Nagel (-0,8%) a conclu un partenariat avec le détaillant thaïlandais Lotus's, pour lequel le logisticien de Schindellegi effectuera la distribution des produits de boulangerie à l'aide de véhicules électriques.

Sur le marché élargi, Dottikon ES (-6,4%) a amélioré sa performance à tous les niveaux sur son exercice décalé 2021/22. Malgré cela, les actionnaires devront de nouveau se passer d'un dividende, en raison des investissements réalisés dans l'entreprise.

U-blox (+12,3%) relève ses ambitions pour 2022, s'appuyant sur "des commandes et des facturations exceptionnellement fortes depuis le début de l'année". Les augmentations de prix et les effets de levier opérationnel devraient aussi permettre d'améliorer les marges.

Zur Rose (+2,0%) a annoncé le départ de sa directrice en charge de la stratégie et du numérique.

DKSH (-0,5%) s'est porté acquéreur du malaisien Acutest Systems pour un montant non divulgué.

Medmix (-4,8%) a vu sa recommandation et son objectif de cours sabrés par Credit Suisse, en raison des sanctions affectant la filiale polonaise du groupe, qui devraient se traduire par une baisse à deux chiffres des recettes pour la période 2022-2024.

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