Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé sur une note négative jeudi en raison notamment du repli des trois poids lourds défensifs. Le SMI a fini juste en dessus de son plus bas du jour. En l'absence d'informations d'entreprises, l'attention s'est portée sur les données économiques.

A Wall Street, les indices reculaient légèrement en début de séance. Le secteur financier profitait de l'avalanche d'annonces de grandes banques américaines à savoir la redistribution de leurs profits sous la forme de dividendes ou d'achats d'actions, après avoir reçu le feu vert de la Réserve fédérale américaine (Fed), à l'issue des tests de résistance annuels. Le secteur technologique était en revanche à la baisse.

"Il est probable que le bond des taux alimente la tendance aux prises de bénéfices parmi les titres technologiques à la valeur élevée, cependant il semble raisonnable qu'une rotation vers le secteur financier en fin de trimestre soit aussi en jeu", a estimé Patrick O'Hare de Briefing dans une note.

La croissance économique américaine a été révisée en hausse à 1,4% en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnières pour le premier trimestre. C'est 0,2 point de pourcentage de plus que l'estimation précédente. Les analystes tablaient sur une expansion de 1,2%.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont légèrement augmenté, alors que les analystes prévoyaient qu'elles restent stables. Elles se sont établies à 244'000 demandes pour la semaine close le 24 juin, soit une hausse de 2000.

En Allemagne, le moral des consommateurs va se maintenir au beau fixe en juillet, face à une conjoncture dans la première économie européenne considérée comme "excellente", selon le baromètre de l'institut GfK publié jeudi. Selon des données provisoires, l'inflation a légèrement augmenté à 1,6% en juin, alors que les analystes pariaient sur une décélération à 1,4%.

Le SMI a terminé en recul de 1,46% à 8944,04 points, avec un plus bas du jour à 8943,36 points. Le SLI a cédé 1,05% à 1407,31 points et le SPI 1,39% à 10'150,92 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 25 ont reculé, quatre ont avancé et Bâloise a fini stable.

Vifor (-2,4) a soufflé la lanterne rouge à LafargeHolcim (-2,3%). Ce dernier a souffert d'un abaissement de recommandation et d'objectif de cours par Deutsche Bank. Les incertitudes persistantes pourraient encore freiner le titre. La direction a jusqu'à présent reporté toute annonce sur la stratégie et les objectifs au delà de 2018, conduisant à la retenue chez les investisseurs. D'autres annonces négatives sont attendues sur le dossier syrien.

Les poids lourds ont pesé sur l'indice vedette, Roche cédant 1,8%, Novartis 1,9% et Nestlé 1,9%. Novartis a pourtant reçu le feu vert des autorités européennes pour le médicament Zykadia contre certaines formes de cancer du poumon. Cette annonce était anticipée après la recommandation positive en mai du Comité européen des médicaments à usage humain (CHMP).

Nestlé a pour sa part vu son objectif de cours relevé par Berenberg et Goldman Sachs. Le courtier Investec a quant à lui démarré la couverture du titre à l'achat et à 92 CHF. Standard & Poor's (S&P) a abaissé d'un cran à "AA-" la note de dette à long terme de Nestlé, mais a confirmé la perspective "stable". L'annonce d'un programme de rachat d'actions de 20 mrd CHF devant être finalisé d'ici 2020 est considérée comme un "changement" dans la politique financière du groupe veveysan ayant des "implications négatives" sur la capacité d'endettement.

La veille, l'agence de notation Fitch avait réduit la note de dette à long terme de Nestlé à "AA-", de "AA", avec perspective "stable". Moody's avait pour sa part confirmé la note de dette à long terme "Aa2" et la perspective "stable".

Les autres gros perdants sont notamment Lindt (-2,2%), Swatch (-1,9%) et Sonova (-1,8%).

Schindler (-1,8%) a racheté la société allemande Dralle Aufzüge. La transaction permettra au fabricant d'ascenseurs et d'escaliers roulants de renforcer ses activités outre-Rhin. Sika (-1,0%), n'a pas profité d'une augmentation d'objectif de cours par UBS.

A l'opposé, Partners Group (+0,9%) a profité d'un relèvement d'objectif de cours et de recommandation par Helvea.

Aux bancaires, Credit Suisse (+2,0%) a fait la meilleure performance du jour. UBS a gagné 0,5% et Julius Bär a perdu 0,9%. La Réserve fédérale américaine (Fed) a accordé mercredi, pour la première fois, un feu vert général aux plans de distribution de liquidités des grandes banques, à l'issue des tests de résistance annuels menés depuis 2010.

Sur le marché élargi, Idorsia (+4,0%) ne cesse de monter. Le directeur général (CEO) Jean-Paul Clozel et sa femme Martine Clozel, vice-présidente exécutive, détiennent depuis le 21 juin une participation de 22,84% dans le laboratoire, issu de la scission avec Actelion après son rachat par l'américain Johnson & Johnson.

GAM (-1,9%) a encore perdu du terrain au lendemain de l'annonce de la vente par RBR de sa participation dans la société de gestion d'actifs. Il semble désormais que d'autres investisseurs quittent le bateau.

Logitech (-3,1%) compte rémunérer ses actionnaires de façon plus conséquente pour l'exercice achevé en mars. Cosmo (+0,9%) a annoncé le succès d'une étude clinique avec l'anesthésiant remimazolam.

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