Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé la séance de vendredi en net repli sous la barre des 11'100 points, après la publication des chiffres de l'emploi aux Etats-Unis pour le mois d'août. Le ralentissement du marché de l'emploi outre-Atlantique pourrait amener la Fed à faire l'impasse sur une hausse des taux directeurs en septembre.

Aux Etats-Unis, le taux de chômage a grimpé en août à son plus haut niveau depuis février 2022, mais les créations d'emplois ont été plus nombreuses qu'attendu. Le taux de chômage s'établit à 3,8%, contre 3,5% en juillet. Et 187'000 emplois ont été créés, plus que les 170'000 attendus par les analystes. En revanche, les créations d'emplois de juin et juillet ont été révisées en forte baisse, avec au total 110'000 créations de moins que ce qui avait été initialement annoncé.

Pour John Plassard de Mirabaud Banque, "il s'agit du troisième mois consécutif où les créations d'emplois sont inférieures au seuil de 200'000, ce qui indique un assouplissement progressif des conditions du marché du travail, largement attribué aux importantes hausses des taux" par la Fed. Cette évolution a "de quoi ravir la Réserve fédérale américaine sur le fait que la hausse des taux commence à avoir un effet (négatif) sur l'emploi".

"La vitesse des créations d'emplois a nettement ralenti ces derniers mois", ont pour leur part constaté les économistes de VP Bank dans un commentaire, ajoutant que les employeurs étaient devenus plus prudents avec les créations de postes. L'annonce du jour est cependant neutre pour la Réserve fédérale américaine (Fed) qui devrait marquer une pause en septembre avec son resserrement monétaire, ont souligné les experts de la banque liechtensteinoise.

Sur le front des autres informations macroéconomiques, l'activité manufacturière aux Etats-Unis s'est contractée en août pour le dixième mois d'affilée. En Suisse, le renchérissement s'est établi à 1,6% sur un an. L'indice des prix à la consommation (IPC) a en revanche augmenté de 0,2% sur un mois. Cette progression s'explique par plusieurs facteurs, dont l'augmentation des prix des carburants et du mazout, mais aussi des loyers et des frais liés aux dépôts de titres.

A la Bourse suisse, l'indice vedette SMI a clôturé la séance en baisse de 0,46% à 11'075,15 points, après un plus haut à 11'133,63 points et un plus bas à 11'069,45 points. Le SLI a perdu 0,43% à 1745,36 points et le SPI a abandonné 0,46% à 14'596,92 points.

La majorité des valeurs vedettes a terminé dans le rouge, les plus importantes pertes étant enregistrées par Kühne+Nagel (-2,0%), Schindler (-1,8%) et Sika (-1,4%).

Les trois poids lourds ont fini en ordre dispersé, Novartis (+0,04%) progressant à peine, alors que Roche (-0,3%) et Nestlé (-0,9%) ont cédé du terrain. Le groupe pharmaceutique Roche a concrétisé le critère primaire d'une étude clinique avancée évaluant l'Alecensa contre le risque de rechute dans le cas de cancer du poumon non à petites cellules (NSCLC) à un stade précoce.

En tête de liste figurent Swatch Group (+1,1%), AMS-Osram (+0,9%) et Lonza (+0,7%), sans information spécifique.

Sur le marché élargi, Plazza (+0,3%) a vu les revalorisations de son portefeuille immobilier chuter au premier semestre, ce qui a causé un plongeon du bénéfice net malgré des recettes en progression.

Compagnie Financière Tradition (CFT) a abandonné 1,3%, quand bien même le spécialiste vaudois de l'intermédiation financière a enregistré un résultat net en hausse de 8% en rythme annuel à 51 millions de francs suisses.

DocMorris (-10,9%) a clôturé en forte baisse, après les gains de la veille.

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