Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé sur une note négative vendredi. Le SMI, qui a encore inscrit un nouveau plus haut historique en séance, a fini dans le rouge, mettant un terme à 13 séances de hausse d'affilée en juin. Il est aussi repassé sous la barre des 12'000 points qu'il avait franchie la veille pour la première fois de son histoire.

A New York, Wall Street reculait nettement en matinée, s'orientant vers une 5e séance de baisse d'affilée.

"La Bourse américaine recule en début de séance, le Dow et le S&P 500 poursuivant leur récent repli après une semaine où la Fed a adopté un ton un peu moins accommodant", ont relevé les experts de Charles Schwab.

Le marché s'est quelque peu raidi en découvrant qu'une majorité des membres du comité de politique monétaire (FOMC) était désormais favorable à deux hausses des taux directeurs d'ici à la fin 2023. Vendredi matin, James Bullard, président de la Réserve fédérale de St Louis, a même envisagé une remontée des taux dès l'année prochaine.

"Nous nous attendons à une bonne année et une bonne réouverture" de l'économie, a affirmé M. Bullard. "Mais c'est une année encore meilleure que ce à quoi nous nous attendions, avec plus d'inflation que nous avions anticipé. Il me semble donc normal que nous adoptions un ton un peu plus sévère pour contenir les pressions inflationnistes."

Le président de la Fed, Jerome Powell, a toutefois assuré à nouveau cette semaine qu'il jugeait l'inflation "transitoire" et la voyait se stabiliser en 2022 et 2023.

Le SMI a fini en baisse de 0,58% à 11'941,25 points, avec un plus bas à 11'930,98 points et un nouveau plus haut historique en séance à 12'072,11 points. Le SLI a abandonné 0,81% à 1922,74 points et le SPI 0,56% à 15'309,60 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 23 ont reculé et sept avancé.

Sonova (+1,1%) a fini sur la plus haute marche du podium, suivi par le bon Schindler (+0,8%) et Temenos (+0,5%).

Nestlé (+0,03%) a fini quasiment à l'équilibre, alors que Roche (-0,04%) et Novartis (-0,2%) sont passés au rouge dans le courant de l'après-midi.

La Cour suprême des Etats-Unis a rejeté jeudi une action en justice contre la filiale américaine du géant alimentaire de Vevey et le groupe de négoce de matières premières agricoles Cargill, dans une affaire concernant le travail forcé d'enfants dans des plantations de cacao en Côte d'Ivoire, que la plus haute instance judiciaire étasunienne ne s'estime pas compétente à instruire.

La volatile AMS (-3,7%) a terminé lanterne rouge, derrière Logitech (-2,7%) et Adecco (-2,4%).

Au lendemain des chiffres des exportations horlogères, les valeurs du luxe Richemont (-2,3%) et Swatch (-1,0%) ont encore souffert.

Les bancaires Credit Suisse (-2,1%), Julius Bär et UBS (chacune -2,0%) ont nettement reculé aussi.

Julius Bär a placé jeudi un emprunt non-garanti de 500 millions d'euros d'une durée de trois ans, la première transaction de la banque dans la zone euro.

L'actionnaire principal du logisticien Kühne+Nagel (-0,7%), l'allemand Klaus-Michael Kühne, estime que la normalisation de l'activité est attendue en deuxième partie d'année, dans une interview accordée à la Neue Zürcher Zeitung. Après avoir "très bien débuté" l'année 2021, le groupe connaît une activité qui est encore à "un niveau élevé", a-t-il notamment expliqué, assurance que le groupe ne souffre pas de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine.

Sur le marché élargi, Bobst (+12,8%) a annoncé un retour aux chiffres noirs au 1er semestre. Le fabricant vaudois de machines d'emballage et d'imprimantes industrielles et a relevé ses objectifs annuels. La Banque cantonale de Zurich a dans la foulée relevé à sa recommandation à "pondérer au marché" de "sous-pondérer".

SFS (-2,6%) a annoncé la veille la reprise de Jevith, un spécialiste danois des systèmes de fixation haut de gamme dans le bâtiment. L'entreprise qui emploie une dizaine de personnes a réalisé en 2020 un chiffre d'affaires de 5 millions d'euros.

La Banque cantonale de Genève (+0,6%) recevra d'un ancien prestataire informatique un paiement de 46,8 millions de francs suisses en raison d'un différend qui opposait les deux sociétés, suite à une décision du tribunal de première instance genevois.

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