Zurich (awp) - Après avoir longtemps hésité sur la direction à prendre, la Bourse suisse a opté pour l'optimisme et s'est franchement installée dans le vers dès le milieu de l'après-midi. Le SMI a terminé assez largement au-dessus de la barre des 11'000 points. Le front des nouvelles d'entreprises est resté relativement clairsemé.

A New York, Wall Street tentait de repartir de l'avant en début de matinée, après une semaine en berne.

Les taux sur les bons du Trésor à 10 ans se détendaient un peu à 1,69% à l'ouverture au lieu de 1,74% vendredi.

"Les investisseurs cherchent à rebondir après les pertes de la semaine dernière", commentaient les analystes de Schwab, relevant que les rendements obligataires se sont "un peu apaisés". "Les valeurs des technologies de l'information bénéficient de cette baisse des taux", ont-ils ajouté alors que ces actions, dites de croissance, ont souffert ces dernières semaines des craintes de surchauffe et d'inflation qui ont tendu les rendements obligataires.

Le SMI a terminé sur un gain de 0,74% à 11'048,58 points, son plus haut du jour et après un plus bas à 10'928,34. Le SLI a pris 0,82% à 1785,89 points et le SPI 0,70% à 13'959,58 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 23 ont progressé et 7 reculé.

Richemont (+3,0%) a terminé largement sur la plus haute marche du podium après que Bernstein a porté sa recommandation à "outperform" de "market perform" et relevé l'objectif de cours du groupe genevois, estimant que le secteur du luxe devrait profiter de la reprise des voyages internationaux. Ce même Berstein a également relevé la recommandation à "outperform" de "market perform" et l'objectif de cours de Swatch (-0,04%), ce qui n'a pas empêché la porteur de l'horloger biennois de céder un tout petit peu de terrain.

Partners Group (+2,8%) et AMS (+2,7%) complètent le podium.

Dans le camp des poids lourds, Roche (+2,1%) a assuré à l'occasion d'un point de situation intermédiaire avoir observé en étude clinique avancée une extension de la durée de vie sans rechute chez des patients traités avec son Tecentriq (atézolizumab) pour un cancer du poumon résécable à un stade précoce, par rapport aux meilleurs traitements d'accompagnement actuels.

Bernstein a repris la couverture de Novartis (+0,1% à 80 francs suisses) à "market perform" et objectif 88 francs suisses. Le géant bâlois s'est en outre doté d'une nouvelle responsable juridique et membre de sa direction générale dès le 15 mai prochain en la personne de Kren Hale, en remplacement de Shannon Klinger.

Nestlé (-0,02%) a terminé quasiment à l'équilibre.

Credit Suisse (-0,4%) a fini lanterne rouge, derrière Lafargeholcim et UBS (chacun -0,2%).

Le procès en appel d'UBS se poursuit jusqu'à mercredi à Paris. Julius Bär (+1,2%) a nettement progressé.

La Commission européenne a ajusté ses "objections" à l'encontre de la banque aux deux voiles dans une enquête sur de supposées manipulations sur le marché des devises. Touché par de multiples facteurs négatifs ces dernières années, le dernier en date étant l'affaire Greensill, la nominative Credit Suisse affiche l'une des pires performances boursières en Europe, le titre ayant chuté de plus de 10% depuis son pic de 13,38 francs suisses.

Sur le marché élargi, les valeurs liées au voyage ont sensiblement reculé, Dufry (-4,9%) et de Flughafen Zurich (-3,2%). Kepler Cheuvreux a abaissé sa recommandation pour l'action de l'exploitant de l'aéroport de Zurich à "hold" de "buy" et raboté l'objectif de cours, sans autre commentaire.

La société de participations HBM Healthcare Investments (-2,2%) a bénéficié de l'entrée en Bourse réussie de deux de ses participations, Instil Bio et Connect Biopharma, cotées depuis vendredi au Nasdaq.

Sulzer (stable) a entamé un vaste projet de numérisation et d'automatisation de son usine finlandaise de Kotka, qui devrait se traduire par une meilleure productivité du site et des délais de livraison plus courts. La direction du groupe anticipe "un impact très positif sur la compétitivité de notre activité d'industrie de transformation au niveau mondial", selon les termes de Veli-Pekka Tiittanen, directeur de la division Industrie du groupe.

rp/fr