Zurich (awp) - La Bourse suisse évoluait autour de l'équilibre lundi matin, après avoir clôturé vendredi en baisse suite à une semaine chargée. Les investisseurs digéraient les multiples annonces des banques centrales des derniers jours et prenaient leurs marques avant les fêtes de fin d'année.

La Bourse de New York a également terminé en baisse vendredi soir, les investisseurs redoutant une récession provoquée par un resserrement monétaire trop appuyé.

La banque centrale américaine (Fed), tout comme la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d'Angleterre ont en effet répété la semaine dernière que leur combat contre l'inflation n'était pas achevé et qu'il leur faudrait remonter encore davantage les taux, pour les maintenir à un niveau élevé plus longtemps que prévu.

La Banque nationale suisse (BNS) poursuit également sa lutte contre l'inflation. Elle a procédé jeudi dernier à un troisième resserrement monétaire depuis le début de l'année. Dans un contexte de prix toujours élevés, l'institut d'émission a averti que d'autres hausses pourraient être encore nécessaires.

"Les banques centrales ont coupé la semaine dernière l'entrain aux marchés", a commenté Jochen Stanzl de CMC Markets. Le rebond boursier automnal avait redonné espoir aux investisseurs pour une année 2023 positive. Mais les annonces des instituts d'émission ont sapé la bonne humeur des intervenants, a-t-il ajouté dans un commentaire. "Alors que la température extérieure remonte doucement au-dessus de 0 degré, l'ambiance à la Bourse est gelée".

Quelques données macro-économiques sont au programme de cette semaine avant les fêtes de Noël, avec notamment aujourd'hui l'indice Ifo du climat des affaires en Allemagne. En Suisse, l'institut KOF a raboté les prévisions de croissance du consensus des économistes. Ces derniers tablent désormais sur un PIB en hausse de 1,9% cette année et de 0,7% la suivante.

A 10h53, l'indice vedette SMI de la Bourse suisse montait de tout juste 0,05% à 10'775,91 points, après avoir clôturé vendredi en nette baisse de 1,01%. Le SLI gagnait 0,16% à 1640,13 points et le SPI était stable à 13'766,14 points.

La vaste majorité des valeurs vedettes restait dans le vert, emmenées par AMS-Osram (+1,8%), ainsi que les deux bancaires Credit Suisse (+1,3%) et UBS (+1,1%).

La Réserve fédérale américaine (Fed) et la Federal Deposit Insurance Corporation ont constaté des défauts dans le plan de liquidation ("Resolution Plan") de Credit Suisse. La banque aux deux voiles devra donc revoir sa stratégie en cas de faillite.

Les trois poids lourds évoluaient en ordre dispersé. Alors que Roche (-0,5%) et Novartis (-0,1%) cédaient leurs gains, Nestlé (+0,2%) restait de justesse dans le vert. En France, la préfecture du Nord a autorisé vendredi la reprise partielle de la production dans l'usine de pizzas Buitoni de Caudry du groupe Nestlé, au coeur d'un grave scandale sanitaire, qui était fermée depuis neuf mois.

Outre les deux valeurs pharmaceutiques, la courte liste des perdants étaient emmenée par Vat Group (-0,7%) et Sonova (-0,5%).

Sur le marché élargi, l'activité était un peu plus animée. Basilea (+0,4%) remontait doucement. Le groupe pharmaceutique a franchi une étape dans le transfert de son médicament-candidat oncologique BAL0891 à la biotech SillaJen, déclenchant un paiement contractuel de 4 millions de dollars.

Mobilezone (stable) s'est porté acquéreur, via sa filiale allemande, de son partenaire Siga Exchange. La transaction, dont les deux parties ont convenu de ne pas dévoiler les modalités, devrait être finalisée d'ici le 6 janvier.

Crealogix (+0,8%) a nommé Christophe Biollaz au poste de directeur financier, succédant à Daniel Bader.

Polypeptide (+5,0%) ralentissait quelque peu la cadence. Le biochimiste zougois a décroché un contrat pluriannuel auprès d'un client existant. Après une phase de démarrage, le montant de la collaboration est estimé à environ 100 millions d'euros par an à partir de 2024.

Obseva (+4,3%) faisait de même. Le spécialiste genevois de la santé féminine et reproductive a obtenu des tribunaux genevois l'acceptation de sa demande de retrait de sursis concordataire. Une étape qualifiée de "tournant" par la direction.

al/ol