Zurich (awp) - La Bourse suisse reprenait le chemin de la progression jeudi matin, malgré le rejet par les députés britanniques d'un Brexit sans accord. Les parlementaires doivent de nouveau se réunir pour voter sur un report de la date de sortie du Royaume-Uni de l'UE jusqu'au 30 juin. En Asie, Tokyo a fini en repli, victime de prises de bénéfices de dernière minute.

La Bourse de New York a terminé en hausse mercredi soir, aidée par des indicateurs américains favorables. L'indice élargi S&P 500 a pris 0,70% pour finir à un niveau inédit cette année.

"C'est tout de même la hausse qui a prévalu, après le rejet par les députés britanniques d'un Brexit sans accord, la hausse des commandes de biens durables en janvier pour le troisième mois consécutif, la progression plus forte que prévu des dépenses de construction (aux Etats-Unis) et la poursuite d'un 'short squeeze' interminable", ont résumé dans une note les analystes de Mirabaud Securities.

Les spécialistes de CMC Markets ont relevé que "malgré l'impasse qui se dessine au parlement britannique (au sujet du Brexit), la livre s'est envolée alors que les députés ont rejeté une sortie sans accord". Pour CMC, un report de la date de sortie du Royaume-Uni de l'UE au-delà du 29 mars "semble inévitable".

En Suisse, le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco) a nettement réduit ses prévisions de croissance en 2019. Les économistes fédéraux tablent désormais sur un produit intérieur (PIB) en hausse de seulement 1,1%, au lieu de 1,5% précédemment attendu. Pour l'année suivante, la progression du PIB a été maintenue à 1,7%.

A 09h05, le SMI accélérait de 0,93% à 9418,90 points, le SLI gagnait 0,80% à 1450,07 points et le SPI progressait de 0,86% à 11'150,24 points. Neuf des 30 valeurs vedettes se repliaient, une (Sika) était stable et 20 montaient.

Vifor (+2,2%) se rangeait dans le haut du classement. Le laboratoire saint-gallois, qui a dépassé les attentes du marché, se dit prêt à atteindre ses objectifs 2020. Le dividende reste inchangé à 2 francs suisses par action.

Kühne+Nagel (+1,2%), ainsi que les défensives Nestlé (+0,6%) et Swisscom (+0,5%) suivaient un peu plus loin.

Les poids lourds pharmaceutiques Novartis (+0,5%) et Roche (+0,3%) réagissaient un peu aux annonces de la matinée. Le premier a annoncé le départ fin mars du patron de la filiale Sandoz, Richard Francis. Le responsable de l'unité européenne, Francesco Balestrieri, reprendra temporairement les rênes de la division génériques et biosimilaires.

Roche a pour sa part obtenu de la Commission européenne une extension d'indication pour son médicament contre l'hémophilie A Hemlibra (emicizumab), qui pourra être prescrit aux patients souffrant de la forme de cette maladie sans présenter d'inhibiteurs de facteurs de coagulation VIII.

Swiss Re (+0,2%) accélérait modestement. Le réassureur n'a pas pu se sortir des chiffres rouges l'année dernière. Il a subi une perte nette de 693 millions de dollars, selon ses propres critères comptables baptisés Economic Value Management (EVM).

A l'inverse, Dufry (-1,0%) inversait la tendance optimiste d'avant-Bourse. Le groupe a bouclé 2018 sur des résultats en hausse aussi bien sur le plan opérationnel que net, et ce dans des conditions de marché qualifiées de "sous-optimales". Les actionnaires se verront proposer une rémunération légèrement relevée à 4 francs suisses.

Schindler (-1,3%) faisait encore moins bien, pénalisé par un abaissement de recommandation et d'objectif de cours par Société Générale.

Logitech (-0,7%) et AMS (-0,5%) reculaient aussi.

Le marché élargi était très animé avec les résultats de LLB (-1,6%), Komax (-19,1%) et Cicor (+8,7%).

Ceva (pas de cours) a annoncé que le géant du transport maritime CMA CGM détient provisoirement 89,47% du capital-actions et des droits de vote du logisticien zougois.

al/ck