Zurich (awp) - La Bourse suisse a nettement reculé mercredi. Le SMI est repassé sous la barre des 11'400 points. L'absence d'accord sur le relèvement du plafond de la dette américaine continue d'insécuriser les investisseurs, qui attendaient aussi en soirée le procès-verbal de la dernière séance de la Réserve fédérale américaine (Fed).

A New York, Wall Street, qui avait déjà reculé la veille, cédait encore du terrain en matinée. Les investisseurs étaient de plus en plus préoccupés par la crise de la dette américaine, qu'un accord soit trouvé ou non et alors que de nombreux indicateurs montrent un ralentissement de l'économie mondiale.

"Tout est focalisé sur les négociations sur le plafond de la dette", a commenté Karl Haeling de LBBW. "Et le marché est contrarié qu'un accord ne soit pas encore intervenu."

Si le président américain Joe Biden et les représentants de l'opposition républicaine au Congrès continuent à négocier, il semble qu'aucune avancée majeure n'ait été enregistrée jusqu'ici, à huit jours d'un possible défaut de paiement des Etats-Unis. Aucune réunion n'était prévue mercredi entre les deux camps.

"L'incertitude qui entoure ce dossier (...) met un couvercle sur le marché", a décrit Patrick O'Hare de Briefing.com, dans une note. "Cela entrave la conviction des acheteurs, même si cela ne déclenche pas de ventes panique."

Pour ne rien arranger, "les récentes données macroéconomiques dans le monde ont été faibles, surtout dans le secteur manufacturier", a relevé Karl Haeling, "particulièrement en Europe. (...) L'humeur est assez négative."

Le SMI a terminé en recul de 0,89% à 11'383,14 points, avec un plus bas à 11'349,13 points et un plus haut à 11'447,78 points inscrit en début de séance. Le SLI a cédé 1,39% à 1762,68 points et le SPI 0,99% à 14'967,68 points. Sur les 30 valeurs vedettes, SGS (+1,2%), Roche (+0,8%) et Swisscom (+0,1%) sont les seuls gagnants du jour.

Nestlé et Novartis (chacun -0,2%) ont bien limité la casse, jouant aussi leur rôle défensif à l'instar de Roche.

Le géant de l'alimentaire veveysan et plusieurs de ses concurrents sont dans le collimateur du gendarme américain de la concurrence. Celui-ci enquête en effet sur une éventuelle entente sur les prix dans le cadre de contrats publics pour des approvisionnements de lait en poudre, rapporte le Wall Street Journal.

Straumann (-4,9%) a terminé lanterne rouge, derrière AMS Osram et Temenos (chacun -4,8%) et Partners Group (-4,2%).

Aux bancaires, Julius Bär (-2,5%) a encore nettement reculé au lendemain de ses décevantes informations sur la marche de ses affaires après quatre mois. Kepler Cheuvreux a abaissé sa recommandation à "hold" de "buy" et réduit l'objectif de cours, alors que Bank of America a abaissé l'objectif et confirmé "buy": les attentes en termes d'actifs sous gestion ont été déçues, mais les perspectives d'afflux de fonds pour 2024 et 2025 sont intactes.

Credit Suisse (-1,5%) et UBS (-1,4%) ont relativement bien résisté.

Le géant des matériaux de construction Holcim (-1,7%) a annoncé l'acquisition de la société britannique Besblock, spécialisée dans la production de matériaux préfabriqués pour l'industrie de la construction. Le montant de la transaction n'a pas été dévoilé.

Sur le marché élargi, Vontobel (-5,7%) a annoncé la démission du directeur général Zeno Staub après 12 ans à ce poste lors de l'assemblée générale d'avril 2024. Le futur ex-patron va se présenter aux prochaines élections fédérales sous la bannière du Centre, dont il sera tête de liste dans le canton de Zurich. Un successeur sera désigné d'ici fin 2023, après un processus comprenant des candidats internes et externes.

La société immobilière Varia US Properties (-2,1%) a confirmé avoir réalisé une perte nette de 34 millions de dollars au 1er trimestre, après un bénéfice net de 101 millions en début d'exercice précédent. Le conseil d'administration se dit cependant satisfait de l'évolution opérationnelle des affaires.

Ypsomed (-1,6%) a un moment fait partie des rares gagnants dans le sillage de la publication de résultats solides. Le producteur bernois de dispositifs d'injection et spécialiste du diabète a vu sa rentabilité bondir au cours de son exercice décalé 2022/23, clos fin mars. La croissance aussi a été au rendez-vous. Les actionnaires pourront compter sur un dividende plus que doublé à 1,30 franc par titre.

Castle Private (-29,9% ou 2,30 francs suisses) et Nebag (-5,6% ou -0,50 franc) étaient traitées hors dividende de respectivement 2,0 et 0,60 franc.

rp/al