Zurich (awp) - La Bourse suisse ne parvenait pas à s'extraire de la zone rouge vendredi à l'approche de la mi-journée. Le poids lourd Roche pesait de tout son poids sur l'indice SMI, alors que les deux grandes banques UBS et Credit Suisse n'étaient pas au mieux, les investisseurs s'inquiétant d'un nouveau plan d'imposition du président américain Joe Biden.

Sur le front des nouvelles macroéconomiques, l'activité du secteur privé dans la zone euro a connu en avril sa plus forte croissance depuis juillet, grâce à une performance record de l'industrie et un rétablissement dans les services, selon le cabinet Markit. Celui-ci doit dévoiler dans l'après-midi les données concernant les Etats-Unis.

La Banque nationale suisse (BNS) ainsi que la Banque centrale européenne, la Banque d'Angleterre et la Banque du Japon, en concertation avec la Réserve fédérale des Etats-Unis, vont cesser de proposer des liquidités en dollars pour des durées de 84 jours à compter du 1er juillet. L'amélioration durable des conditions de financement en dollars et de la faible demande lors de récentes opérations d'apport de liquidités dans cette même devise, justifient la décision.

Les principaux indices américains avaient eux fini en recul jeudi soir après que Bloomberg a fait apparaître les détails du nouveau plan fiscal de Joe Biden, afin de financer des investissements majeurs pour des services à l'enfance ainsi que des congés payés pour les salariés, observe John Plassard de Mirabaud Banque.  

Après une entame de séance en légère baisse de 0,1%, l'indice SMI restait bloqué en zone de pertes, lâchant vers 10h45 0,34% à 11'187,19 points. Le SLI fléchissait pour sa part de 0,27% à 1808,19 points, alors que l'indicateur élargi SPI abandonnait également 0,31% à 14'392,59 points.

Sur les 30 valeurs constitutives de l'indice SLI, dix s'inscrivaient en hausse, alors que les vingt autres reculaient. Une bonne part du repli incombait au poids lourd Roche (-0,8%). Les deux autres plus grosses capitalisations de la cote, Nestlé (-0,4%) et Novartis (-0,6) rejoignaient aussi le camp des perdants de la matinée .

Le géant veveysan de l'alimentation, qui a dévoilé jeudi des ventes en hausse au premier trimestre, ne tirait pas profit du relèvement de l'objectif de cours opéré par plusieurs instituts. Novartis a débuté une étude de phase IIIb visant à évaluer la sécurité et l'efficacité du Zolgensma (onasemnogene abeparvovec) chez de jeunes enfants atteints d'amyotrophie spinale (SMA) pesant entre 8,5 et 21 kilogrammes, après une perfusion intraveineuse unique

Roche a pour sa part reçu le feu vert de l'Autorité américaine du médicament (FDA) pour l'homologation de Ventana MMR RxDx, le premier diagnostic permettant d'identifier les patientes atteintes d'un cancer de l'endomètre pouvant bénéficier d'une immunothérapie.

La lanterne rouge, longtemps tenue par Credit Suisse (-0,5%), revenait à la toujours volatile AMS (-2,1%), le fabricant autrichien de capteurs se retrouvant derrière Julius Bär (-1%) et Temenos (-1% également). UBS (-0,8%) se retrouvait aussi en bas de tableau, en compagnie notamment de Lonza (-0,8%) et Adecco (-0,6%).

Credit Suisse qui a lourdement chuté la veille suite à la perte essuyée au premier trimestre a vu l'objectif de cours de son titre abaissé par Société Générale et DZ Bank.

Lonza a fait part de la construction sur son site valaisan de Viège d'une nouvelle unité de production dédiée aux petites molécules. L'investissement, annoncé en décembre dernier par le fournisseur bâlois de composants pour les industries pharmaceutique et chimique, s'élève à 200 millions de francs suisses.

Côté gagnants, Logitech (+1,3%) continuait son échappée en solitaire, sans informations particulières, suivi par l'horloger biennois Swatch Group (+0,7%) et SGS (+0,4%. Lafargeholcim (+0,4% aussi) a démarré l'année sur les chapeaux de roue, le géant franco-suisse des matériaux de construction ayant multiplié par deux sa performance opérationnelle au cours des trois premiers mois de 2021 et faisant nettement mieux qu'attendu. L'ex-futur Holcim dit s'attendre à une accélération de la croissance pour l'exercice en cours.

Sur le marché élargi, Oerlikon (+2,9%) décollait après avoir annoncé renforcer ses activités dans les machines textiles avec le rachat pour un montant non dévoilé de la société italienne Inglass, spécialisée dans le traitement des polymères. A la faveur de la transaction, la division des fibres synthétiques, Manmade Fibers, est renommée Polymer Processing Solutions.

Plus gros gagnant de la matinée, Klingelnberg (+3,5%) tirait pour sa part profit du relèvement de l'objectif de cours à 28 francs suisses par Credit Suisse. Meyer Burger (+2,2%) était aussi en verve.

Après la présentation de ses ventes trimestrielles jeudi, Barry Callebaut (+1,9%) s'installait aussi dans le haut du tableau, Barclays, Goldmann Sachs et Vontobel ayant relevé leur objectif de cours pour le titre du numéro un mondial des produits à base de chocolat et de cacao.

Airesis chutait de 4,7%, la société d'investissement vaudoise ayant creusé sa perte nette à 23,4 millions de francs suisses au terme de l'exercice 2020, mais laissait cependant le dernier rang à Perfect (-5,8%). Conzzeta (-4%) était aussi en souffrance.

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