Zurich (awp) - Après avoir entamé la séance de manière hésitante, la Bourse suisse s'affirmant un peu plus franchement dans le vert mercredi à l'approche de la mi-journée. Toujours prudents, les investisseurs vont devoir patienter jusqu'en soirée pour connaître la très attendue décision de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed), et surtout, les intentions de la banque centrale américaine en la matière l'an prochain.

Outre celle de la Fed, les marchés sont dans l'attente d'autres décision de politique monétaires, soit celles de la Banque centrale européenne (BCE), de la Banque d'Angleterre (BoE) et de la Banque nationale suisse (BNS), jeudi. La Fed, dont la réunion a débuté mardi, annoncera ses décisions de politique monétaire mercredi à 20h00. Une conférence de presse du président de l'institution, Jerome Powell, suivra.

Pour contenir l'inflation, la Fed a relevé ses taux directeurs à 11 reprises depuis mars 2022, les portant à leur plus haut niveau depuis 22 ans, dans une fourchette de 5,25 à 5,50%. L'immense majorité des analystes s'attendent à un maintien des taux dans la fourchette actuelle.

"Ce qui est important, cependant, c'est le choix des mots du principal banquier central américain", Jerome Powell, affirme Andreas Lipkow, analyste indépendant. Alors que les marchés estiment que les premières baisses de taux arriveront dès les premiers mois de l'année prochaine, "la question clé pour la réunion de cette semaine est de savoir si les opérateurs prêteront davantage attention au discours du président de la Réserve fédérale", qui risque de vouloir calmer les ardeurs des marchés actions, "ou à la tendance actuelle de désinflation", commente lui Kevin Thozet, membre du comité d'investissement chez Carmignac.

Evoquant la réunion du Comité de politique monétaire de la Fed mercredi soir, John Plassard, note lui "une énorme disparité entre les anticipations du marché et les prévisions de l'institution monétaire américaine". Les investisseurs scruteront, outre la dernière intervention de la banque centrale américaine de l'année, la production industrielle en zone euro en octobre et les prix à la production aux Etats-Unis, en novembre.

Sur le front des autres informations macroéconomiques du jour, le produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni a reculé de 0,3% en octobre, davantage qu'attendu par les économistes, après une progression de 0,2% le mois précédent.

Après avoir démarré la séance sur une imperceptible hausse de 0,02%, le SMI a graduellement conforté ses gains, franchisant dans un premier temps le cap des 11'200 points puis atteignant peu après 10h00 un plus haut de la matinée à 11'211,34 points. Vers 10h45, l'indice phare du marché helvétique progressait de 0,48% à 11'204,61 points. Le SLI se montrait plus solide s'étoffant de 0,63% à 1773,92 points et l'indicateur élargi SPI 0,44% à 14'609,40 points.

Parmi les trente valeurs constitutives du Swiss Leader Index (SLI), elles n'étaient plus que trois à perdre du terrain, les 27 autres en gagnant. Le poids lourd Nestlé (-0,2%) héritait de la lanterne rouge, derrière le titre au porteur Roche (-0,1%) et SGS (-0,1%). Quant aux deux autres plus grosses capitalisations du marché, le bon Roche et la nominative Novartis, elles progressaient de respectivement 0,1% et 0,6%.

En haut de tableau, Givaudan (+1,9%) s'installait sur la plus haute marche du podium provisoire, devant Sika (+1,6%) et Sandoz (+1,6% aussi). Sonova (+1,4%), VAT Group (+1,4%) et Richemont (+1,3%) affichaient également de solides gains. Le géant genevois du luxe n'était pas vraiment affecté par l'abaissement par JPMorgan de son objectif de cours à 165 francs suisses, contre 170 francs suisses précédemment. La recommandation est maintenue à "overweight".

Sur le marché élargi, Lalique Group se reprenait bondissant de 2,4%, après avoir plongé de 5,4% en début de séance. L'exploitant allemand de drogueries Müller compte augmenter sa participation dans le spécialiste zurichois du luxe à 25%. Silvio Denz, le président de la firme zurichoise, continuera à détenir la majorité avec 50,1% des parts.

AMS-Osram chutait de 2,9%, après avoir annoncé la finalisation de son augmentation de capital, laquelle se monte avec l'ensemble des autres financements à un total de 2,25 milliards d'euros. Swatch Group (-0,6%) était aussi emporté par le repli de son concurrent dans le luxe Richemont.

Effectuant ses premiers pas à la Bourse suisse, le titre R&S Group, société acquise par le Spac VT5 et le remplaçant sur le marché se négociait à 10,60 francs suisses (+5,9%).

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