Zurich (awp) - La Bourse suisse n'a pas poursuivi sur la lancée positive de la veille et a fini dans le rouge jeudi. Après un début de séance encore plus ou moins positif, le SMI a perdu son élan en fin de matinée, avant de remonter gentiment jusqu'à repasser de peu dans le vert en début d'après-midi. L'indice a replongé après l'inflation américaine. Credit Suisse et Zurich Insurance ont tenu la vedette après leurs chiffres.

A New York, Wall Street cédait du terrain en matinée.

L'inflation a continué à accélérer en janvier aux États-Unis pour atteindre 7,5% sur un an (+0,6% sur le mois), son rythme est le plus rapide depuis près de 40 ans et est plus élevé qu'attendu. "Les chiffres de l'inflation sont ressortis plus forts qu'attendus et c'est négatif pour le marché", a indiqué Peter Cardillo de Spartan Capital.

"Les taux à dix ans ont touché 2%, le dollar est très fort. Cela signifie que la Fed pourrait être plus agressive et si elle a des signes que les salaires augmentent davantage lors du prochain rapport sur l'emploi le 4 mars, elle pourrait relever les taux d'un demi-point de pourcentage (0,50%) d'un coup", a relevé l'analyste, cité par l'AFP.

Le SMI a terminé en recul de 0,44% à 12'313,16 points, avec un plus bas à 12'279,60 points et un plus haut à 12'391,41 points en tout début de séance. Le SLI a cédé 0,31% à 1972,28 points et le SPI 0,29% à 15'572,71 points. Sur les 30 valeurs vedettes de l'indicateur SLI, 17 ont progressé et 13 reculé.

Credit Suisse (-6,6%), lanterne rouge derrière Zurich (-1,2%) et Richemont (-1,1%) ne voit toujours pas la lumière au bout du tunnel, après une année 2021 à jeter aux oubliettes tout comme le dernier trimestre 2021. Le numéro deux bancaire helvétique entame son "année de transition" prévoyant des charges et autres éléments exceptionnels qui vont peser les résultats.

Julius Bär (+1,3%) et UBS (+0,2%) ont en revanche fini du bon côté de la barre.

Zurich Insurance a pourtant rendu une bonne copie en 2021, mais sans surprises. La rentabilité s'est améliorée en dépit des nombreuses catastrophes naturelles qui ont émaillé l'exercice écoulé. Les actionnaires devraient pouvoir bénéficier d'un dividende relevé.

Les poids lourd Nestlé (-0,7%) et Novartis (-0,6%) ont pesé sur l'indice, Roche (-0,1%) a mieux résisté.

Concurrent du géant veveysan, Unilever a fait état de résultats en hausse l'an dernier, mais a indiqué s'inquiéter de l'inflation en 2022.

Novartis a déposé auprès du gendarme sanitaire des Etats-Unis une demande d'homologation d'urgence pour l'ensovibep dans l'indication contre le Covid-19, un traitement développé par son partenaire Molecular Partners. La division E-Mobility du groupe zurichois ABB (-0,1%), dédiée à la mobilité électrique, vise une forte croissance ces prochaines années, portée par l'arrivée massive des véhicules électriques. L'unité va être externalisée dans une société créée à cet effet, ABB E-Mobility Holding, qui devrait être cotée en Bourse.

Le podium du jour se compose de Straumann (+2,2%), Logitech (+1,7%) et Adecco (+1,5%).

Le chimiste de la construction Sika (+0,5%) a renforcé ses activités en Tanzanie, où il a emménagé sur un nouveau site et produit désormais du mortier. En Côte d'Ivoire, l'entreprise a doublé la surface de son usine, qui dispose de nouveaux entrepôts, bureaux et laboratoires. Le montant de ces investissements n'a pas été précisé.

Sur le marché élargi, le fournisseur de produits structurés Leonteq (+2,8%) a redressé la tête l'année dernière, après un exercice 2020 plombé par l'éclatement de la pandémie de Covid-19. Le groupe zurichois a quadruplé (+290%) son bénéfice net, à 155,7 millions de francs suisses, un pic historique, et fixé une nouvelle stratégie sur cinq ans.

Dufry (+1,9%) a renouvelé son contrat avec l'aéroport de Recife au Brésil pour huit ans.

La Banque cantonale de Glaris (GLKB, +1,4%) a vu une amélioration sur le front de ses recettes l'an dernier. Le dividende reste stable.

Softwareone (stable) a annoncé le rachat de l'allemand Satzmedia, spécialisé dans les solutions pour les sites de vente en ligne et les systèmes de gestion de contenu (CMS). Les détails financiers de l'opération n'ont pas été divulgués.

rp/vj