Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé sur une note négative mercredi. Après avoir passé la matinée dans le vert avec quelques excursions au-dessus des 11'000 points, le SMI a perdu son élan et s'est retrouvé dans le rouge dès le début de l'après-midi, chutant sous les 10'900 points à son plus bas du jour. UBS a tenu la vedette avec l'audience de la Cour de cassation à Paris et les informations sur les investigations du Département de justice américain.

A New York, Wall Street gagnait un peu de terrain en matinée, s'offrant un peu de répit grâce au reflux des taux obligataires et à une lueur d'espoir au Congrès, en pleine impasse budgétaire.

Pour Quincy Krosbyde de LPL Financial, cette amorce de rebond est permise par l'accalmie sur le front obligataire, après une série de sommets ces derniers jours. Mercredi, le rendement des emprunts d'Etat américains ressortait à 4,52%, contre 4,53% la veille en clôture.

Le taux à deux ans, plus représentatif des anticipations des opérateurs en matière de politique monétaire, se détendait même plus nettement à 5,07%, contre 5,12% mardi.

"En outre, il semble que le Congrès puisse parvenir à un compromis pour permettre au gouvernement de continuer à fonctionner", a ajouté l'analyste. Les deux chefs de file au Sénat, le démocrate Chuck Schumer et le républicain Mitch McConnell, se sont entendus sur un texte qui repousserait au 17 novembre l'échéance pour adopter le nouveau budget, contre le 30 septembre pour l'instant.

Sur le front des nouvelles conjoncturelles, le KOF a revu à la baisse ses attentes de croissance du produit intérieur brut (PIB) de la Suisse. Pour cette année, les chercheurs zurichois anticipent désormais une progression de 0,8% en termes réels, contre 0,9% en juin. La hausse est attendue en 2024 à 1,9%, contre 2,1% jusqu'alors.

Le nouvel indice UBS-CFA indique plutôt un ralentissement économique et non une récession. Les attentes inflationnistes à long terme se sont stabilisées et les hausses des taux directeurs sont devenues moins probables.

Le SMI a terminé sur un recul de 0,65% à 10'882,31 points, avec un plus bas à 10'866,59 points et un plus haut à 11'022,49 points. Le SLI a également cédé 0,65% à 1698,17 points et le SPI 0,67% à 14'253,02 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 20 ont reculé et 10 avancé.

Logitech (+2,8%) précède VAT (+2,4%) et Swatch (+2,0%) sur podium. Exane BNP a repris la couverture de Logitech à "neutral" et un objectif de cours à 69 francs suisses. L'analyste estime notamment que le groupe valdo-californien devrait profiter d'une reprise du marché des jeux vidéo et des ventes de PC.

Richemont (-1,4%) n'a pas emboîté le pas de son concurrent biennois.

Dans le camp des poids lourds, le laboratoire californien Ionis Pharmaceuticals a conclu un accord avec Roche (+1,2%) portant sur deux programmes de médicaments expérimentaux ciblant l'ARN pour le traitement des maladies d'Alzheimer et de Huntington. Si ceux-ci étaient homologués, Roche, responsable du développement clinique, obtiendrait les droits mondiaux exclusifs.

Novartis (-0,6%) et Nestlé (-1,8%) ont freiné l'indice.

Le groupe électrotechnique ABB (+1,5%) a noué un partenariat avec Exportation et développement Canada (EDC) pour financer des projets dans les énergies propres. EDC mettra à disposition d'ABB et de ses clients jusqu'à 2,9 milliards de dollars.

Un temps lanterne rouge après avoir passé la matinée de peu dans le vert, UBS (-2,9%) l'a laissée au profit de Straumann (-5,0%). Lonza (-2,4%) complète le trio des plus gros perdants.

A Paris, la Cour de cassation a mis sa décision en délibéré au 15 novembre sur le pourvoi formé par la banque aux trois clés suite à sa condamnation en appel en 2021 pour blanchiment aggravé de fraude fiscale et démarchage bancaire illégal de clients français.

Par ailleurs, les investigations menées par le Département de la justice (DoJ) américain impliquant une vaste palette de banques pour des manquements ayant permis à leurs clients russes d'esquiver les sanctions se concentrent désormais sur feu Credit Suisse et son repreneur UBS, selon l'agence Bloomberg.

Sur le marché élargi, l'assureur Helvetia (-1,2%) a bouclé les six premiers mois de l'année sur un bénéfice net de plus d'un quart de milliard de francs suisses.

La société biopharmaceutique Obseva (-2,1%) a bouclé les six premiers mois de 2023 sur une perte nette de 6,8 millions de dollars, à comparer au débours de 44,6 millions essuyé un an plus tôt. Le laboratoire plan-les-ouatien, qui a divisé ses charges de recherche et développement par dix, risque de se retrouver bientôt à sec pour financer ce qui lui reste d'activité.

Le laboratoire transalpin Cosmo Pharmaceuticals (+1,9%) Glenmark Speciality ont signé un accord de licence et de distribution du produit Winlevi en Europe et en Afrique du Sud. En contrepartie, Cassiopea (filiale de Cosmo) recevra un premier paiement de 5 millions de dollars ainsi que des commissions à deux chiffres en pourcentage liées aux ventes.

rp/al