Zurich (awp) - La Bourse de Zurich a ouvert mardi sur une note hésitante, après les records du S&P 500 et du Nasdaq à New York. Les investisseurs sont tentés d'empocher leurs profits en attendant la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi, lors de laquelle le ton "hawkish" de Christine Lagarde pourrait décevoir.

Les principaux indices américains ont fini en hausse lundi soir, le S&P 500 atteignant un record historique alimenté par les valeurs de l'industrie. En Europe, l'esprit des investisseurs était bien évidemment à la réunion de la BCE. Depuis celle de décembre, les nouvelles macroéconomiques ont été globalement conformes aux projections de ses membres, constate dans son commentaire matinal John Plassard, de Mirabaud Banque.

Compte tenu du degré élevé d'incertitude entourant les perspectives de croissance et d'inflation, le résultat le plus probable sera de souligner la dépendance à l'égard des données et de donner quelques indications sur les conditions potentielles d'une baisse des taux, sans s'engager à l'avance sur quoi que ce soit. Il faudra attendre mars pour avoir une vision plus claire, estime l'analyste.

"Mme Lagarde a évoqué à Davos la possibilité d'une baisse des taux d'intérêt cet été, nous pensons que la BCE ne changera pas d'avis cette semaine et ne commencera à réduire ses taux qu'à partir de juin, de 25, voire de 50 pb, à l'instar de la Fed", a estimé pour sa part Claudia Fontanive-Wyss, de Vontobel. "La perturbation actuelle de la chaîne d'approvisionnement en mer Rouge ne devrait pas avoir d'impact significatif sur l'inflation ni modifier la politique de la BCE", ajoute-t-elle.

En Suisse, la matinée a été marquée par la publication du chiffre d'affaires de Logitech, arrivé au cours de la nuit, et celle non annoncée des résultats 2023 de Swatch Group.

La Banque du Japon (BoJ) a laissé mardi inchangée sa politique monétaire ultra-accommodante, alors que l'inflation tirée par les coûts ralentit dans le pays et que les hausses de salaires pour soutenir la demande restent encore insuffisantes.

A l'agenda de la journée figure encore la confiance du consommateur en zone euro en janvier.

A 9h17, l'indice SMI reculait de 0,11% à 11'264,32 points. Le SLI avançait de 0,03% à 1784,37 points et le SPI lâchait 0,07% à 14'672,07 points. Sur les 30 titres du SLI, 16 prenaient de l'altitude et 14 en perdaient.

Schindler (+2,2%) avançait en tête, devant SGS (+1,8%) et Sika (+1,7%). Jefferies a porté sa recommandation sur Schindler à "buy", contre "hold", tandis que Citigroup a relevé son objectif de cours pour SGS à 99 francs suisses, contre 94. Enfin UBS a relevé sa recommandation pour Sika à "buy", contre "neutral".

Logitech (-4,9%) tenait la lanterne rouge. Le fabricant de périphériques a dégagé des résultats mitigés au troisième trimestre de son exercice décalé 2023-2024, qui comprend les importantes journées promotionnelles du Black Friday fin novembre et les fêtes de fin d'année. Le groupe vaudois a de nouveau relevé ses prévisions.

Swatch (-3,3%) venait en avant-dernière position, après la publication des résultats 2023. Le groupe horloger a enregistré l'an dernier des chiffres en hausse. Le biennois se montre en outre optimiste pour 2024, notamment grâce aux collaborations de la marque Swatch avec d'autres maisons du groupe, nonobstant l'appréciation du franc qui continue de peser sur la rentabilité.

Partners Group (-1,2%) venait également dans le bas du classement. Kepler est descendu à "reduce", contre "hold" auparavant.

Au chapitre des poids lourds, Roche reculait de 0,04%, Novartis de 0,3% et Nestlé de 0,4%.

Sur le marché élargi, Huber+Suhner (+1,8%) a souffert plus que prévu l'an dernier. Les entrées de commandes de l'industriel appenzellois ont chuté de 15,8% à 821,4 millions de francs suisses, quand son chiffre d'affaires s'est étiolé de 10,8% à 851,1 millions, indique un compte-rendu préliminaire publié mardi. La contraction organique s'est inscrite à 6,3%.

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