Zurich (awp) - La Bourse suisse a nettement progressé vendredi à l'issue d'une semaine marquée par les décisions des banques centrales américaine, européenne et japonaise et avant celles de la Banque nationale suisse la semaine prochaine. Après une petite hésitation en tout début de séance, le SMI a pris son envol et est repassé au-dessus de la barre des 11'400 points dans l'après-midi, fléchissant un peu sur la fin et repassant sous ce niveau.

A New York, Wall Street évoluait en ordre dispersé en matinée toujours soutenue par l'élan né de la confiance retrouvée des investisseurs dans la trajectoire de l'économie américaine et de leur souhait de profiter du mouvement à la hausse.

Même si "le marché actions a trop monté et devrait prochainement connaître une correction", beaucoup d'investisseurs restent orientés à l'achat, motivés par la peur de passer à côté de hausses, le "fear of missing out" ou "FOMO", selon Patrick O'Hare, de Briefing.com.

"Il y avait beaucoup d'argent dans les fonds monétaires", des véhicules de placement investis dans des titres de dette à court terme, par crainte d'une conjoncture incertaine, "et cet argent a été ramené sur les actions", a abondé Quincy Krosby, de LPL Financial.

Selon cet expert, le fait que l'accélération des derniers jours ait profité à un éventail de valeurs nettement plus large témoigne du sentiment des investisseurs selon lequel "l'économie américaine n'est pas étincelante, mais elle n'est pas non plus affreuse".

En outre, "le marché ne croit pas" à une nouvelle série de hausses de taux de la banque centrale américaine (Fed) d'ici la fin de l'année, bien que la grande majorité des membres votants de l'institution l'aient signalé mercredi.

Le SMI a terminé en hausse de 0,74% à 11'386,26 points, avec un plus haut à 11'448,69 et un plus bas à 11'309,36 en phase d'ouverture. Le SLI a gagné 0,63% à 17 points et le SPI est repassé au-dessus de 15'000 points, en hausse de 0,59% à 15'006,29 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 24 ont progressé et 6 reculé.

Temenos (-1,7%) a fini lanterne rouge derrière VAT (-1,0%) et Julius Bär (-0,4%).

L'autre bancaire, UBS (-0,03%) a terminé juste sous l'équilibre.

Le podium du jour se compose de Richemont (+3,1%), Givaudan (+1,9%) et Straumann (+1,7%).

Swatch (+1,0%) a également terminé dans le haut du peloton.

Dans le camp des poids lourds, Roche (+1,6%) a terminé aux avant-postes, après que l'autorité sanitaire américaine (FDA) a donné son feu vert à la commercialisation de l'anticancéreux Columvi (glofitamab) aux Etats-Unis. La FDA avait déjà approuvé en début d'année une procédure d'examen prioritaire pour ce traitement, que recommande aussi le Comité européen des médicaments à usage humain (CHMP) depuis fin avril.

Novartis (+0,4%) et Nestlé (+0,1%) ont nettement sous-performé l'indice

Sur le marché élargi, l'équipementier d'entrepôts Interroll (-12,1%) a revu à la baisse ses prévisions de résultat opérationnel pour le premier semestre de l'année en cours et pour l'ensemble de 2023. Le groupe tessinois a notamment évoqué un refroidissement conjoncturel. Interrogé par AWP, le trésorier Heinz Hössli a indiqué anticiper un repli d'au moins 10% du chiffre d'affaires semestriel, pour près de moitié imputable aux variations monétaires.

DKSH (-0,1%) a signé avec le laboratoire allemand Bitop un nouvel accord "exclusif" pour distribuer ses produits en Australie, en Nouvelle Zélande, en Malaisie et à Singapour. Les détails financiers n'ont pas été dévoilés.

Le constructeur de machines d'engrenage Klingelnberg (+5,1%) est parvenu à renouer avec les bénéfices sur l'exercice décalé 2022/23 (clos fin mars), alors que les ventes et les commandes ont atteint de nouveaux records. Les actionnaires, priés depuis plusieurs années de se passer de rémunération, se verront proposer le versement d'un dividende de 40 centimes par action.

Déboutés début juin par la Commission des offres publiques d'achat (Copa) dans leur opposition formulée au rachat de GAM (+4,0%) par Liontrust Asset Management, les actionnaires récalcitrants Newgame et Bruellan réclament désormais un "audit spécial" sur les coulisses de cette opération. La requête survient au surlendemain de la publication par le gestionnaire de fonds du prospectus de l'offre sur son homologue zurichois en difficultés.

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