Zurich (awp) - La Bourse suisse devrait entamer jeudi la troisième séance de l'année en repli, marquant une pause après deux journées dans le vert, alors que les indices américains ont clôturé mercredi en hausse. Les investisseurs, qui redoutent toujours la poursuite des hausses de taux des banques centrales, se concentreront sur la publication des inscriptions au chômage aux Etats-Unis, notamment.

Les principaux indices américains ont fini en hausse malgré un procès-verbal de la Fed considéré comme hawkish (faucon), observe dans son commentaire John Plassard, de Mirabaud Banque. Selon le compte rendu de la réunion de décembre, les responsables de la politique monétaire de la banque centrale américaine continuent de juger appropriées des hausses du taux des fonds fédéraux. Ils estiment qu'une politique restrictive devrait être maintenue jusqu'à ce que l'inflation retrouve une trajectoire descendante durable.

La tendance à Wall Street a cependant été alimentée par de nouveaux signes de détente de la part du gouvernement chinois. Pékin met actuellement en pause ses investissements massifs dans les semi-conducteurs alors que la résurgence du Covid pèse sur les finances. Les subventions coûteuses, qui ont jusqu'à présent porté peu de fruits et encouragé à la fois la corruption et les sanctions américaines, pourraient faire place à des alternatives telles que la réduction du coût des matières premières.

Les autorités chinoises prévoient de nouvelles mesures de soutien pour atténuer le stress lié aux liquidités chez certains promoteurs immobiliers trop importants pour faire faillite, alors que le ralentissement de l'activité immobilière persiste. Les régulateurs ont décidé la semaine dernière d'aider à consolider les bilans de certains promoteurs " d'importance systémique ".

De plus, la Chine discuterait de plans visant à lever partiellement l'interdiction des importations de charbon australien. Le ministère de l'Economie s'est entretenu avec quatre grands importateurs pour acheter du charbon cette année, ce qui représente le résultat le plus tangible du récent dégel des relations entre l'Australie et la Chine.

Sur le front des premières informations macroéconomiques du jour, l'activité dans les services en Chine s'est de nouveau contractée en décembre pour le quatrième mois consécutif, malgré la levée des restrictions sanitaires contre le Covid qui pénalisaient l'économie. L'indice des directeurs d'achat (PMI), calculé par le cabinet IHS Markit et publié par le groupe de médias Caixin, s'est établi à 48 points le mois dernier, contre 46,7 en novembre.

Outre les inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis, les investisseurs examineront également le rapport mensuel sur les créations d'emplois dans le secteur privé pour décembre outre-Atlantique ainsi que la balance commerciale américaine pour novembre et le PMI de la construction en zone euro en décembre.

Vers 08h15, le SMI notait à 11'115,73 points, en baisse de 0,22%, selon les calculs avant-Bourse de la banque Julius Bär. A l'exception de Sonova (+1,2%) et Alcon (+0,7%), les 18 autres valeurs constitutives de l'indice phare du marché helvétique subissaient un repli.

En haut de tableau, Sonova s'échappait. Le fabricant zurichois d'appareils et prothèses pour l'audition a fait part du lancement d'une gamme de produits d'entrée de gamme, basée sur une technologie offrant une meilleure compréhension de la parole dans les environnements bruyants. L'entreprise de Stäfa devançait Alcon, le spécialiste des produits ophtalmologiques ayant lui annoncé le lancement d'une lentille de contact réutilisable pour les astigmates, dont le marché est estimé à 1,2 milliard de dollars.

Côté perdants, Zurich Insurance (-0,8%) héritait de la lanterne rouge, derrière Credit Suisse (-0,3%), ABB (-0,3%) et UBS (-0,3%). Holcim cédait aussi 0,3%, après l'annonce par le cimentier et spécialiste des matériaux de construction de l'acquisition de Chrono Chape, l'un des principaux fournisseurs indépendants de chapes autonivelantes en France.

Quant aux trois poids lourds de la cote, Nestlé, Novartis et Roche, ils se montraient à peine plus résistants, chacun d'entre eux lâchant 0,2%.

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