Zurich (awp) - Hésitante, la Bourse suisse a entamé la dernière séance de la semaine en très léger repli, malgré la clôture de Wall Street dans le vert jeudi. Alors que le front de nouvelles d'entreprises reste particulièrement maigre, les investisseurs ont visiblement salué l'accord sur le vaste plan d'infrastructures annoncé par le président américain Joe Biden.

A New York, les principaux indices américains ont achevé la séance de jeudi sur une vive progression, le Nasdaq et le S&P 500 ayant affiché de nouveaux records. Après plusieurs mois de négociations avec les parlementaires, Joe Biden a annoncé un accord sur un plan d'infrastructure de 1209 milliards de dollars, dont 559 milliards de nouvelles dépenses.

La proposition sera financée en partie par une application plus stricte de la loi fiscale et par la réorientation des fonds d'aide d'urgence, notamment les allocations de chômage non utilisées, a indiqué la Maison-Blanche. Les impôts ne seront pas augmentés pour les personnes gagnant moins de 400'000 dollars par an.

Ce vendredi, les investisseurs se pencheront en particulier sur l'agrégat monétaire M3 en zone euro (mai) ainsi qu'à l'inflation de mai (PCE) aux Etats-Unis, relève John Plassard de Mirabaud Banque.

Ayant débuté la séance en baisse de 0,16%, l'indice SMI, quelque peu hésitant, passait de justesse sous la barre des 12'000 points dans les premiers échanges, soit un repli de 0,13% à 11'977,78 points. Le SLI se montrait plus ferme, ne lâchant que 0,03% à 1944,22 points, alors que l'indicateur élargi SPI reculait de 0,13% à 15'387,68 points.

Parmi les 30 composantes du SLI, dix-sept s'inscrivaient en baisse et douze en progrès, alors qu'Adecco demeurait stable. Les trois plus grosses capitalisations du marché, Novartis (-0,9%), Nestlé (-0,3%) et Roche (-0,3% aussi) pesaient de tout leur poids sur l'indice.

Via sa filiale américaine Genentech, le géant pharmaceutique bâlois a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi l'octroi par l'autorité sanitaire américaine (FDA) d'une autorisation d'utilisation d'urgence (EUA) pour l'Actemra (tocilizumab) pour le traitement du Covid-19. Le médicament peut être administré en intraveineuse à des adultes et enfants hospitalisés qui reçoivent des corticostéroïdes systémiques et ont besoin d'oxygène supplémentaire.

La filiale génériques et biosimilaires de Novartis, Sandoz, a lancé une nouvelle formulation de sa version générique du Pémétrexed, homologué depuis 2015 déjà sur le Vieux continent.

Côté gagnants, Credit Suisse s'envolait de 2,5%, distançant largement Holcim (+1,1%) et la toujours volatile AMS (+1,0%).

Contrairement au numéro un bancaire helvétique UBS, dont le titre lâchait 0,1%, son dauphin tirait profit de l'annonce la veille de la Réserve fédérale (Fed) selon laquelle les grandes banques américaines avaient réussi haut la main les tests de résistance. Cela permet la levée des restrictions imposées pendant la pandémie sur les versements de dividendes et de rachats d'actions.

Sika (+1,0%), ABB (+0,8%) et Julius Bär (+0,8%) avait aussi les faveurs des investisseurs.

En bas de tableau, Logitech échouait à la dernière position, chutant de 2,3%, alors que Goldman Sachs a revu à la baisse sa recommandation à "neutral" du titre du fabricant valdo-californien d'accessoires informatiques. Il était précédé par Novartis et Kühne + Nagel (-0,8%).

Sur l'indice élargi SPI, Huber+Suhner s'envolait de 5,9%, après avoir annoncé jeudi soir anticiper une hausse de ses ventes et de ses profits au 1er semestre 2021. Kudelski gagnait 2,8% suite à la signature via sa filiale de cybersécurité Kudelski Security d'un accord avec le fournisseur d'infrastructure financière Oxygen.org. Le groupe vaudois va passer en revue la sécurité et apporter son assistance à la plateforme de la société zougoise.

Vifor (-2,36%) fermait la marche, accusant encore le coup de la révision à la baisse du potentiel commercial de son Veltassa, un traitement pour les patients atteints de troubles cardiaques.

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