Zurich (awp) - La Bourse suisse a entamé la semaine sur une hausse marquée. Son indice phare SMI a profité, à l'image de l'ensemble des places boursières, des résultats du premier tour de l'élection présidentielle française. L'élection se jouera désormais entre le candidat centriste Emmanuel Macron, favori des investisseurs, et sa rivale eurosceptique Marine Le Pen. En Suisse, c'est la confirmation du départ du directeur général (CEO) de LafargeHolcim, Eric Olsen, qui occupe le devant de la scène.

L'avance de l'europhile Emmanuel Macron dès le premier tour est un "scénario rêvé" pour les marchés, estime un courtier. Le bon résultat de l'ex-ministre de l'économie de François Hollande a écarté le spectre d'un duel entre les deux pourfendeurs de l'UE, Marine Le Pen et le candidat de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon.

Mais quand bien même les instituts de sondage prédisent à l'unanimité la victoire de Macron, il serait pour le moins hasardeux de la considérer comme acquise, prévient un observateur. En effet, la force de mobilisation de l'électorat du Front national reste intacte et ses chances de l'emporter concrètes.

A 09h30, le Swiss Market Index (SMI) grimpait de 1,25% à 8661,16 points. Le Swiss Leader Index (SLI) bondissait de 1,49% à 1'386,08 points et l'indice élargi Swiss Performance Index (SPI) de 1,15% à 9757,66 points. L'euro avait également le vent en poupe et a franchi la barre de 1,08 face au franc suisse, avant de revenir à 1,0792. Le marché obligataire en francs suisses, mesuré au Future Conf, accuse pour sa part un recul marqué (-86 points de base).

Sur les 30 titres du tableau SMI/SLI, tous étaient en hausse à l'exception d'Actelion (-0,1%). Les bancaires UBS (+3,7%), Credit Suisse (+3,4%) et Julius Bär (+1,7%) profitaient particulièrement des résultats électoraux en France, ainsi que d'une étude de Kepler Cheuvreux sur le secteur bancaire européen. Les analystes du courtier français gardent CS sur leur liste "Sector Most Preferred".

Les cycliques Adecco (+2,0%), ABB (+2,2%) et Richemont (+2,6%) avaient également la faveur des investisseurs.

Novartis s'enrobait de 1,1%, après la publication de bons résultats d'étude de suivi sur son médicament oral contre la sclérose en plaques récidivante Gilenya (fingolimod). Le laboratoire rhénan a par ailleurs obtenu une recommandation favorable de la part du Comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l'autorité sanitaire européenne (EMA) pour les biosimilaires Rituximab et Etanercept de sa filiale Sandoz.

Rituximab pourrait être commercialisé comme biosimilaire de MabThera/Rituxan du concurrent Roche (+0,5%), qui voit son bon de jouissance coupé dans son élan.

Le troisième poids lourd Nestlé s'enrobait de 0,8%. Société Générale a revu légèrement à la hausse son objectif de cours pour l'action du géant veveysan et confirmé sa recommandation d'achat du titre. Selon les experts de la banque hexagonale, les débuts du nouveau CEO Mark Schneider sont prometteurs, même si les mesures de restructuration engagées mettront encore un certain temps avant de porter leurs fruits.

LafargeHolcim (+0,9%) faisait moins bien que la moyenne du marché après l'annonce du départ de son CEO Eric Olsen pour mi-juillet suite à l'affaire liée à ses activités en Syrie. Après une étude interne approfondie, le conseil d'administration du cimentier est arrivé à la conclusion que son futur ex-patron n'était pas responsable des manquements constatés, et estime que ce dernier n'en avait pas eu connaissance.

A en croire le colosse franco-suisse, la démarche de M. Olsen est motivée par son désir de ramener le calme dans l'entreprise. Le rapport a confirmé que certaines mesures entreprises pour assurer la poursuite des activités en Syrie n'étaient pas acceptables. Les analystes suivent les événements d'un oeil critique. Cette démission est "une étape supplémentaire sur la voie de l'autodestruction de LafargeHolcim", a commenté Bernstein.

Syngenta (+0,7%) a enregistré des ventes en léger recul au cours du 1er trimestre. Le CEO Erik Fyrwald a laissé entendre que la reprise de l'agrochimiste bâlois par le conglomérat chinois ChemChina devrait se concrétiser au courant du mois de mai.

L'acquisition d'Actelion par le géant américain Johnson & Johnson (J&J) touche pour sa part au but. Après le délai supplémentaire la part de J&J dans le laboratoire d'Allschwil dépasse allégrement les 90%.

Sur le marché élargi, la Banque cantonale de Glaris (GLKB) progressait de 1,5% suite à la publication de résultats trimestriels réjouissants. Après sa poussée en fin de semaine dernière, Panalpina (+0,7%) ne profitait que modérément d'un relèvement d'objectif de cours par Kepler Cheuvreux.

Du côté des perdants, on trouvait Von Roll (-4,2%), Bank Coop (-3,0%, traité hors-dividende) ou encore Flughafen Zürich (-1,4%).

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