Zurich (awp) - Après une entame hésitante mercredi, la Bourse suisse passait au vert dans les premiers échanges, malgré la clôture en baisse de Wall Street la veille. Alors que le marché manque d'impulsions, les investisseurs ont mal réagi à la décision du président américain Donald Trump de mettre fin aux négociations avec les démocrates concernant de nouvelles mesures de soutien économique.

Les principaux indices américains ont fini en baisse après que Donald Trump a déclaré qu'il n'y aurait pas d'accord avec les démocrates concernant le nouveau plan d'aide à l'économie. Le locataire de la Maison Blanche, candidat à sa propre succession lors de l'élection présidentielle du 3 novembre prochain, a dit que les discussions reprendront "lorsqu'il aura gagné".

Auparavant, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell a noté que la reprise de l'économie américaine était loin d'être achevée et que la dynamique risquait de s'inverser si le coronavirus n'était pas maîtrisé. Il a plaidé pour une aide accrue aux entreprises et aux ménages de la part des gouvernements, sans toutefois évoquer la possibilité de nouvelles mesures de soutien de la part de la banque centrale.

Si M. Powell s'est aussi réjoui de la remontée de l'investissement des entreprises, il a aussi constaté que le rythme de l'amélioration de la conjoncture a cependant ralenti avec la baisse des créations d'emplois et des annonces notables de réductions d'effectifs dans les grandes entreprises. Dans un tel contexte, la fin de l'année devrait être plus compliquée que prévu, note John Plassard, de Mirabaud Banque dans son commentaire matinal.

Alors que le SMI avait entamé la séance sur un infime repli de 0,04%, l'indice des 20 plus grosses capitalisations de la Bourse suisse s'orientait rapidement dans le vert, gagnant vers 09h15 0,11% à 10'244,59 points. Le SLI progressait lui de 0,10% à 1567,06 points, alors que l'indicateur élargi SPI grappillait dans le même temps 0,11% à 12'782,93 points.

Sur les 30 valeurs vedettes du SLI, onze s'affichaient en baisse, les 19 autres gagnant du terrain. En haut de tableau, la toujours volatile AMS (+1,45%) progressaient le plus vigoureusement, devant Sika (+1,2%). Le chimiste de spécialités zougois bénéficiait du relèvement de l'objectif de cours de son titre par Jefferies.

UBS (-0,4%) affichait la plus mauvaise performance, en compagnie d'ABB (-0,4%) et du poids lourd Novartis (-0,3%). Les deux autres plus grosses capitalisations du marché helvétique, à savoir Roche et Nestlé lâchaient tous deux 0,2%, en ligne avec l'indice de référence.

Schindler (+1,2%) et Sonova (+1,15%) étaient aussi recherchés par les investisseurs, tout comme Kühne+Nagel. Deutsche Bank a relevé ses objectifs de cours pour les titres du groupe schwyzois de transport et de logistique à 165 francs suisses et à 238 francs suisses pour le fabricant zurichois d'appareils et prothèses auditifs.

Les trois plus grosses capitalisations du marché, Roche (+0,3%), Novartis (+0,2%) et Nestlé (+0,1%) venaient apporter leur soutien à l'évolution générale. Côté perdants, la lanterne rouge revenait à Credit Suisse (-0,9%) toujours confronté aux remous suscités par les affaires de filatures qui ont entraîné le départ de son directeur général Tidjam Thiam, la presse américaine se demandant ouvertement si le conseil d'administration du numéro deux bancaire helvétique ne se serait pas montré plus indulgent pour un dirigeant blanc.

Les autres valeurs financières étaient également à la peine. Zurich Insurance (-0,8%), Swiss Re (-0,7%), Swiss Life (-0,5%), UBS (-0,5%) et Julius Bär (-0,4) se retrouvaient ainsi en bas de tableau.

Du côté du marché élargi, Kudelski bondissait de 1,3%, après avoir annoncé une collaboration avec l'allemand TÜV Rheinland, spécialisé dans l'audit de systèmes de sécurité et de produits analogues. Dufry (+5,3%) faisait encore mieux, le titre du spécialiste du commerce de détail hors taxes tirant profit du relèvement du rating de Mainfirst, qui recommande désormais de le conserver (contre une recommandation de vente jusqu'alors).

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