Zurich (awp) - La Bourse suisse a démarré la séance de mardi sans véritable tendance, les investisseurs se montrant hésitants malgré les nouveaux records établis la veille par les trois principaux indices de Wall Street. Alors que la saison des résultats se poursuit, les marchés ont déjà leur regard braqué sur la réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed) qui débute ce jour pour s'achever mercredi.

"Place maintenant à la publication des sociétés américaines et à la réunion de la Fed demain soir où Jerome Powell pourrait adopter un ton beaucoup plus 'hawkish' (faucon) que prévu", résume John Plassard de Mirabaud Banque dans son commentaire matinal.

Du côté de Wall Street, les principaux indices ont fini en hausse à l'entame d'une semaine riche en publications de résultats d'entreprises de premier plan, dont notamment Apple, Amazon, Alphabet, Microsoft, Meta, AMD, Boeing, Chevron, Exxon Mobil, Mastercard, Merck & Co, Pfizer, General Motors, Novo Nordisk ou encore Starbucks.

L'esprit des investisseurs était bien sûr aussi à la réunion de la Fed. "Les projections de décembre indiquaient que le taux directeur réel resterait légèrement supérieur à 2% cette année, qu'il avoisinerait 1,5 % en 2025 et qu'il s'établirait ensuite à un niveau proche de la neutralité en 2026", poursuit M. Plassard.   

Bien que la Fed soit disposée à discuter de réductions de taux pour 2024, il est peu probable que l'institution monétaire donne une indication sur une première baisse de taux en mars prochain. Les minutes de décembre suggèrent que les risques de hausse de l'inflation ont "diminué", mais qu'un certain risque d'inflation persistante subsiste, en particulier dans les secteurs du logement et des services non résidentiels. Compte tenu de la solidité des données récentes concernant le marché du travail, la demande des consommateurs et le marché du logement, les perspectives d'inflation à court terme soutiennent une approche graduelle, ajoute l'expert.

Du côté des premières données macroéconomiques du jour, le PIB français est resté stable au quatrième trimestre 2023 et a progressé de 0,9% sur l'ensemble de l'année, après 2,5% en 2022. Les investisseurs analyseront dans la foulée la croissance au 4e trimestre dans la zone euro, ainsi que le rapport sur l'emploi aux Etats-Unis en janvier.

Les échanges commerciaux de la Suisse se sont amenuisés dans les deux sens du trafic l'an dernier. Les exportations ont reculé de 1,2% en termes nominaux - soit non corrigé des variations de prix - pour un total de 274,3 milliards de francs suisses. Les exportations horlogères helvétiques ont cependant signé un nouveau record en 2023, bondissant de 7,6% sur un an pour atteindre une valeur totale de 26,7 milliards de francs suisses.

Après avoir entamé la séance sur un infime gain de 0,07%, le SMI perdait pied dans les premiers échanges, plongeant dans le rouge, avant de se reprendre. Après un peu plus de quinze minutes de négoce, l'indice phare notait à 11'430,64 points, soit une imperceptible hausse de 0,01%. Le SLI se montrait lui plus vaillant, progressant de 0,14% à 1823,44 points, alors que l'indicateur élargi SPI prenait à peine 0,03% $à 14'883,55 points.

Sur les trente valeurs constitutives du Swiss Leader Index, dix perdaient du terrain, les vingt autres en gagnant. Les trois poids lourds de la cote flanchaient, Nestlé cédant 0,3%, Roche, 0,2% et Novartis 0,1%. Un peu plus loin derrière, Zurich Insurance (-1,1%) héritait de la lanterne rouge, l'assureur zurichois ayant annoncé avoir échoué à vendre un portefeuille d'affaires vie en Allemagne à Viridium Group, sans s'attarder sur les raisons de l'échec.

Logitech (-0,6%), Lindt (bon de participation -0,4%) et Lonza (0,3%) peinaient également.

En haut de tableau, Alcon (+1,6%) prenait la direction des opérations, devant SGS (+0,9%) et ABB (+0,7%). Swatch Group (+0,6%) et Richemont (+0,3%) bénéficiaient de la solide performance des exportations horlogères helvétiques l'an dernier.

Swiss Life prenait 0,5%. Berenberg a relevé l'objectif de cours de l'assureur-vie zurichois et numéro un helvétique de la prévoyance professionnelle à 685 francs suisses, contre 621 francs suisses précédemment. La recommandation est maintenue à l'achat.

Sur le marché élargi, Bucher Industries reculait de 0,8%. Le constructeur zurichois de machines agricoles et de véhicules utilitaires a souffert du ralentissement conjoncturel et d'une baisse de la demande l'an dernier. Les ventes nettes du groupe ont fléchi de 0,6% à 3,6 milliards de francs suisses. Les entrées de commandes se sont contractées de 17,8% à 3,2 milliards.

vj/al