Zurich (awp) - La Bourse suisse avait du mal à se décider sur la direction à prendre lundi matin, oscillant entre hausse et baisse en entame d'une semaine où les banques centrales et leurs décisions sur les taux directeurs vont être scrutées de près par les investisseurs. En Suisse, une série de nouvelles portait l'attention sur les valeurs du secteur pharmaceutique.

Le marché de l'emploi américain s'est montré bien plus solide qu'attendu par les analystes en novembre aux Etats-Unis, avec 199'000 créations de postes, en hausse par rapport aux 150'000 d'octobre, selon les chiffres publiés vendredi par le département du Travail. Quant au taux de chômage, il est reparti à la baisse à 3,7%, après une hausse en octobre.

"Les courtiers ont réagi positivement aux dernières nouvelles que le marché du travail américain est en train de ralentir et non de s'effondrer", a souligné Ipek Ozkardeskaya dans un commentaire. Selon l'analyste de Swissquote, ces données "suggèrent que la Fed se rapproche d'un scénario de 'boucle d'or' ("Goldilocks")", c'est-à-dire que la banque centrale américaine pourrait vaincre l'inflation sans faire chuter l'économie en récession.

Pour John Plassard de Mirabaud Banque, ces chiffres ont "atténué les paris selon lesquels la Fed réduira ses taux d'intérêt dès le printemps 2024".

"Les marchés européens ont ouvert de manière mitigée lundi, alors que les investisseurs se préparent à une semaine jugée risquée", a ajouté l'analyste d'Activtrades, Pierre Veyret, dans un commentaire de marché. L'enjeu pour les investisseurs sera de voir si les espoirs d'assouplissement monétaire se concrétisent. De nombreux intervenants ont déjà inclus une telle décision dans leur scénario et continuent d'y croire, même après les chiffres solides de l'emploi aux Etats-Unis, a-t-il poursuivi.

A la Bourse suisse vers 10h40, l'indice vedette SMI rebondissait, prenant 0,08% à 11'080,66 points, après avoir ouvert en baisse d'autant. Le SLI remontait aussi la pente, progressant de 0,12% à 1750,03 points, tout comme le SPI qui prenait 0,03% à 14'472,98 points.

Une majorité de valeurs vedettes évoluait désormais dans le vert, portées par ABB (+1,6%), Swatch Group (+1,0%) et Kühne+Nagel (+0,8%). Les analystes de Citigroup ont relevé l'objectif de cours et la recommandation du groupe d'ingénierie.

Les poids lourds pharmaceutiques Novartis (+0,6%) et Roche (BP stable, BJ +0,4%) étaient également recherchés, après des nouvelles positives sur le front de la recherche.

Le médicament Fabhalta de Novartis a ainsi démontré son efficacité et innocuité à long terme chez les patients atteints d'hémoglobinurie paroxystique nocturne (HPN). Le groupe a aussi dévoilé des résultats positifs de l'étude de phase III sur le médicament iptacopan pour le traitement des patients atteints de glomérulopathie à dépôt de C3 (C3G), une néphropathie.

Genentech, filiale américaine du groupe pharmaceutique Roche, a pour sa part présenté des résultats de recherches probants pour ses médicaments Columvi et Lunsumio pour le traitement du lymphome.

Le troisième poids lourd de la cote Nestlé (-0,9%) reculait par contre toujours. Bernstein a en effet abaissé l'objectif de cours du géant de l'alimentaire.

Hormis Nestlé, le petit groupe des perdants était dominé par Lonza (-3,3%) et Zurich Insurance (-0,9%). Le fournisseur de l'industrie pharmaceutique a vu son objectif de cours et sa recommandation sérieusement rabotés par la Banque Royale du Canada (RBC) à respectivement 270 francs suisses, contre 705 francs suisses précédemment, et à "underperform" ("outperform").

Sur le marché élargi, Basilea (+4,6%) accélérait la cadence, après avoir obtenu une nouvelle homologation de l'Agence américaine des médicaments (FDA) pour son antifongique Cresemba à destination des enfants souffrant d'infections bactériennes ou fongiques.

Cosmo Pharmaceuticals (+12%) s'envolait, après avoir signé un accord pour étendre son partenariat "axé sur l'intelligence artificielle" dans l'endoscopie avec le spécialiste américain des technologies médicales Medtronic.

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