Paris (awp/afp) - Les marchés actions perdaient du terrain jeudi, après une réunion de la Réserve fédérale américaine au cours de laquelle les gouverneurs ont alimenté le débat sur un possible resserrement monétaire.

Vers 10H50 GMT, la Bourse de Paris limitait ses pertes (-0,16%), après une matinée volatile où elle a oscillé entre 6.630 et 6.650 points. La veille, elle avait atteint un plus haut depuis le 12 septembre 2000.

De son côté, Londres restait ancrée dans le rouge (-0,57%), Francfort perdait 0,18% et Milan cédait 0,19%. A Zurich, le SMI était repassé au vert: +0,04%.

Wall Street devrait poursuivre sur la même tendance que la veille et ouvrir en baisse. D'après les contrats à terme sur les principaux indices américains, vers 10H50 GMT, le Dow Jones devrait céder 0,31%, le S&P 500 perdre 0,36% et le Nasdaq lâcher 0,55%.

Si les responsables de la Banque centrale américaine (Fed) n'ont, sans surprise, acté aucun changement immédiat de politique monétaire, une majorité de ses membres a estimé que les taux directeurs devraient être relevés deux fois d'ici à la fin 2023 pour compenser la reprise de la croissance américaine.

"Le fait que la Fed envisage comment et quand elle réduira son programme massif d'achat d'obligations est une étape importante pour les traders et les amène à penser que nous sommes peut-être au début d'un nouveau cycle de marché", explique Pierre Veyret, analyste pour ActivTrades.

Le président de l'institution, Jerome Powell, a quant à lui refusé d'avancer une ébauche de calendrier pour la réduction du soutien de l'institution à l'économie américaine, jugeant cela "prématuré".

"Les banquiers centraux américains marchent sur des oeufs", estime Tangi Le Liboux, stratégiste chez Aurel BGC. L'enjeu pour la Fed est en effet de réduire son soutien monétaire sans provoquer la pagaille sur les marchés.

Dans ce contexte, "l'évolution de l'inflation dans les prochains mois et trimestres reste la variable clé", ajoute M. Le Liboux.

Pour la Fed, l'inflation devrait atteindre 3,4% cette année, avant de se stabiliser près de l'objectif de 2%, à partir de 2022.

Jerome Powell a martelé que les prix s'expliquent par des "facteurs transitoires" et la réouverture de l'économie, et il s'attend à ce que la hausse "s'inverse avec le temps".

En début d'après-midi seront publiées les nouvelles demandes hebdomadaires d'allocations chômage aux Etats-Unis.

La tech en berne ___

Les valeurs de la tech, les plus exposées à la hausse des taux d'intérêt, souffrent. A Paris, Dassault Systèmes perdait 2,22% à 191,80 euros, Worldline reculait de 1,91% à 79,11 euros et Atos cédait 1,30% à 53,32 euros.

Les bancaires profitent des taux ___

A l'inverse, les banques profitaient jeudi de la hausse des taux d'intérêt sur le marché obligataire, qui ont un impact sur leurs marges. A Paris, BNP Paribas grimpait de 3,28% à 57,57 euros, Société Générale de 3,35% à 26,50 euros et Crédit Agricole de 2,71% à 12,59 euros, occupant le podium du CAC 40.

A Londres, Barclays prenait 2,41% et HSBC 2,43%.

A Francfort, Commerzbank bondissait de 3,59% et Deutsche Bank gagnait 3,14%.

L'aérien en forme ___

Le gouvernement britannique réfléchit à exempter de quarantaine au retour les voyages britanniques qui seraient complètement vaccinés, selon la presse britannique. La compagnie aérienne EasyJet prenait 3,64% à 985 pence et IAG (British Airways) 3,03% à 203 pence.

Aéroports de Paris montait de 1,84% à 127,55 euros, après une légère embellie du trafic en mai.

Les minières souffrent ___

La Chine va puiser dans ses réserves nationales et mettre sur le marché des métaux pour atténuer la flambée des prix des matières premières.

Les valeurs minières, telles que Antofagasta (-2,34% à 1.420 pence) et BHP (-1,60% à 2.095 pence), tiraient le marché britannique vers le bas.

A Paris, ArcelorMittal lâchait 2,44% à 24,62 euros.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin ___

Les prix du pétrole étaient proches de l'équilibre jeudi, la vigueur du dollar pesait sur leur hausse. Le billet vert était galvanisé par les annonces de la Fed et grimpait à un plus haut depuis deux mois face à plusieurs autres monnaies.

Vers 10H45 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août perdait 0,20% à 74,24 dollars à Londres.

A New York, le baril de WTI pour le mois de juillet lâchait 0,17% à 72,02 dollars.

L'euro perdait 0,57% face au billet vert, à 1,1931 dollar pour un euro, un plus bas depuis mi-avril.

Le bitcoin gagnait 2,00% à 39.320 dollars.

afp/rp