Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes reprenaient des couleurs mercredi après leur plongeon de la veille et Wall Street s'annonçait en petite baisse à l'ouverture, mais le spectre d'une récession reste dans tous les esprits.

Après un plongeon de près de 3% mardi, qui a poussé les indices vers leurs plus bas niveaux depuis le printemps 2021, les Bourses européennes rebondissaient mercredi. Vers 11H45 GMT, Paris prenait 1,55%, Francfort 1,32%, Milan 0,68% et Londres 1,70%, faisant fi de l'instabilité politique au Royaume-Uni après la démission de plusieurs membres du gouvernement. A Zurich, le SMI gagnait 0,89%.

"Les risques politiques ne semblent pas avoir un impact majeur sur les actifs britanniques - beaucoup trop de choses plus importantes nous préoccupent en ce moment", estime Neil Wilson, analyste de Markets.com, citant notamment l'inflation et le ralentissement de l'économie.

La Bourse de New York avait déjà limité la casse mardi et le Nasdaq avait même fini en hausse de 1,75% grâce à la baisse des taux obligataires, favorables à la valorisation des entreprises technologiques. Les contrats à terme des trois principaux indices étaient en léger repli de 0,1% à 0,4% vers 11H45 GMT.

Malgré le rebond des valeurs européennes, les analystes restent prudents. "Les derniers jours ont vu s'amplifier sur le marché les criantes d'une entrée en récession des grandes économies", confirme Sebastian Paris Horvitz, directeur de la recherche de La Banque Postale AM. En résulte une volatilité accrue.

Preuve que les craintes concernant l'économie européenne sont toujours présentes: l'euro est passé sous la barre de 1,02 dollar pour la première fois depuis décembre 2002. Vers 11H30, il s'échangeait 1,0195 dollar, en baisse de 0,72%.

En raison de perturbations dans les approvisionnements, "le prix du gaz en zone euro continue de frôler les sommets, infligeant une contrainte supplémentaire à la croissance économique", explique Sebastian Paris Horvitz.

L'intervention du gouvernement norvégien pour garantir la production de gaz et sa livraison aux pays européens, provoquait un léger soulagement général sur les marchés: le prix du contrat de référence de gaz naturel se détendait légèrement (-1,93% à 162 euros le mégawattheure), après avoir flambé ces derniers jours.

Les prix du pétrole rebondissaient. Le baril de Brent pour livraison en septembre remontait de 1,35% à 104,18 dollars, tandis que celui de WTI américain à échéance août prenait 0,69% à 100,19 dollars, vers 11H40 GMT.

En Asie, "la Chine et la politique zéro Covid pèsent sur le moral", a constaté Jeffrey Halley, analyste d'Oanda. Tokyo a perdu 1,20%, Shanghai 1,43% et Hong Kong 1,22%. Plusieurs millions de personnes étaient de nouveau confinées en Chine mercredi, après 300 nouveaux cas de Covid-19 détectés dans le pays et des clusters identifiés à Shanghai et dans une ville du nord du pays.

La tech se reprend ___

Le secteur technologie reprenait des couleurs après une baisse des taux d'intérêt obligataires mardi. Mercredi ces derniers étaient stables sur les dettes souveraines.

A Paris, Worldline montait de 1,61%, STMicroelectronics de 3,49%, Dassault Systèmes de 3,47%. A Francfort, Infineon gagnait 4,23%, Zalando 5,08% et Delivery Hero 4,74%. A Londres Deliverro avançait de 5,88%

A Amsterdam, le spécialiste de la livraison de repas Just Eat Takeaway bondissait de près de 20%, après l'annonce d'un partenariat commercial avec Amazon, qui va prendre une participation dans Grubhub, la filiale américaine du groupe anglo-néerlandais.

Le bitcoin redescend ___

Le spécialiste des prêts en cryptomonnaies Voyager Digital a annoncé mercredi s'être placé sous le régime américain des faillites, moins d'une semaine après avoir gelé les retraits sur sa plateforme.

Le bitcoin perdait 1,77%, tout juste au-dessus du seuil des 20.000 dollars vers 11H35 GMT.

afp/rp