New York (awp/afp) - Les Bourses ont marqué une pause mardi, dans un contexte de valorisations élevées qui favorisait la prise de bénéfices en l'absence de catalyseurs.

Après une ouverture mitigée, les places financières ont accéléré en milieu de journée avant de toutes virer en territoire négatif. Lanterne rouge des marchés de la zone euro, Francfort a perdu 2,49% à la clôture, loin derrière Milan (-1,81%), Paris (-0,89%) et Londres (-0,67%). A Zurich, le SMI a perdu 1,33%.

Après une séance plutôt solide la veille, Wall Street a flanché sous le coup de prises de bénéfices visant les titres du secteur technologique. Les investisseurs ont aussi été attentifs aux commentaires de l'ancienne patronne de la Fed et désormais secrétaire au Trésor, Janet Yellen, qui a jugé qu'il faudra peut-être "augmenter un peu les taux d'intérêt pour que l'économie ne surchauffe pas".

A la clôture, le Nasdaq, à forte coloration technologique, a abandonné 1,88%, accusant sa pire séance depuis fin mars. Le Dow Jones Industrial Average a stagné à +0,06% et l'indice élargi S&P 500 a reculé de 0,67%.

Cette prudence, qui ressurgit "en dépit d'une saison de résultats solides où la plupart des entreprises ont dépassé les estimations", est "principalement due aux inquiétudes inflationnistes croissantes, alors que les économies développées se rapprochent d'une situation de +retour à la normale+", estime Pierre Veyret, analyste chez ActivTrades.

Les craintes inflationnistes liées à la vigueur attendue de la reprise, en particulier aux Etats-Unis, subsistent et la publication du rapport mensuel sur l'emploi américain vendredi aura valeur de test pour beaucoup d'investisseurs.

"Depuis maintenant plusieurs mois, les signes d'inflation se multiplient dans nos économies. L'évolution du prix des matières premières en est l'un des signes les plus évidents", écrit François Rimeu, stratégiste à La Française AM.

Cette pression inflationniste devrait "entraîner une hausse des taux nominaux américains dans les mois qui viennent", selon lui.

Le taux américain à dix ans est resté stable autour de 1,59%.

En outre, "les valorisations élevées actuelles sont un frein pour la performance des marchés à plus long terme", a estimé Vincent Juvyns, stratégiste chez JPMorgan AM, à l'occasion d'une conférence téléphonique.

Prises de bénéfices dans la tech ___

A Paris, Worldline (-2,66%), Dassault Systèmes (-2,64%) et STMicroelectronics (-2%) ont suivi le mouvement de vente outre-Atlantique sur les valeurs technologiques qui ont pourtant publié des résultats stratosphériques.

Outre-Rhin, le fabricant de semi-conducteurs Infineon (-5,90% à 31,73 euros) a averti mardi que des goulets d'étranglement risquaient de subsister jusqu'à début 2022 chez les fournisseurs de puces, en affectant surtout le secteur automobile.

"De nombreux fabricants de semi-conducteurs ne voient pas la pénurie se résorber avant un ou deux ans, et les investisseurs restent prudents face à tout signe d'une éventuelle correction cyclique", explique Nicholas Hancock, analyste en technologie, médias et télécommunications chez Carmignac.

Ferrari abaisse ses prévisions ___

L'action Ferrari a chuté de 8,02% à 168,05 euros, le fabricant italien de voitures de luxe ayant revu à la baisse ses prévisions pour 2022 après avoir pourtant enregistré au premier trimestre un carnet de commandes "record".

Dassault Aviation décolle ___

Dassault Aviation a grimpé de 3,46% à 942 euros, porté par une commande de 30 avions de combat Rafale par l'Egypte pour quelque 4 milliards d'euros.

Pfizer relève sa prévision de ventes du vaccin anti-Covid ___

Le titre Pfizer a grappillé 0,30% à 39,95 dollars alors que le groupe pharmaceutique américain a indiqué qu'il s'attendait à vendre en 2021 pour 26 milliards de dollars de son vaccin anti-Covid développé en partenariat avec BioNTech, une prévision nettement relevée à la faveur des campagnes de vaccination qui s'accélèrent à travers le monde.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin ___

Les prix du brut étaient en hausse mardi, soutenus par la perspective du redémarrage de l'activité et des voyages dans certains pays européens, notamment le Royaume-Uni.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a terminé en hausse de 1,95% ou 1,32 dollar à 68,88 dollars.

A New York, le baril américain de WTI pour juin a gagné 1,86% ou 1,20 dollars à 65,69 dollars.

Dans le même temps, l'euro cédait 0,45% face au billet vert, à 1,2010 dollar vers 19H00 GMT.

Le bitcoin, dont l'évolution de prix semble être en relation avec celui des actions des géants de la tech, reculait de 4,02% à 54.525 dollars.

afp/rp