Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers étaient en recul vendredi, constatant des signes de ralentissement de l'activité économique alors que les banques centrales ont promis de poursuivre leur lutte contre l'inflation.

Après une ouverture sans tendance claire, les Bourses européennes sont parties nettement à la baisse après la publication d'indicateurs économiques médiocres. Paris cédait 1,12%, Londres 1,35%, Francfort 0,34% et Milan 0,29% vers 12H35 GMT. Jeudi, certaines ont connu leur pire chute depuis au moins six mois. A Zurich, le SMI abandonnait 0,51%.

Plombé la veille par des données économiques de mauvaise facture, Wall Street s'orientait à nouveau vers une ouverture en repli. Les contrats à terme des principaux indices reculaient entre 0,66% pour le Nasdaq et 1,07% pour le Dow Jones.

En France, en Allemagne, au Royaume-Uni et plus globalement dans la zone euro, l'activité du secteur privé s'est contractée en décembre selon les indices PMI du cabinet S&P Global.

Dans la zone euro, l'activité s'est cependant contractée moins fortement qu'en octobre.

En Allemagne, le repli de l'activité a été moins sévère que prévu par les analystes, ce qui pousse Alexandre Baradez, analyste d'IG, à se demander sur Twitter si "le plus gros du choc est passé pour l'industrie manufacturière".

Joe Hayes, un économiste de S&P Global, estime que le repli de l'activité du secteur privé en France "augmente le risque de récession dans la région" mais l'économiste en chef de S&P Global Chris Williamson affirme que "les dernières données suggèrent toutefois qu'elle (la récession) sera moins sévère qu'anticipé il y a quelques mois".

Plus tôt dans la semaine, les Banques centrales américaine, européenne et britannique ont relevé leurs taux directeurs de 0,5 point de pourcentage plus tôt cette semaine, des hausses modérées par rapport aux précédentes.

Mais le ton agressif employé par les présidents des institutions américaine et européenne n'a pas été du goût des investisseurs, qui espéraient des signes d'une fin prochaine du tour de vis monétaire en cours.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt des dettes des Etats européens continuaient de monter vers 12H30 GMT. Celui des obligations allemandes à 10 ans valait 2,18%, contre seulement 1,93% jeudi avant les annonces de la BCE. L'écart avec le taux italien à 10 ans (4,33%) se creusait encore.

"Avec des données économiques mondiales inférieures aux attentes, il n'est pas exagéré de penser que les investisseurs pourraient déplacer leur attention de l'inflation et de la Réserve fédérale vers l'impact croissant que les actions de la Fed pourraient avoir sur l'économie, avec l'ajustement des carnets de commandes de 2023", note Stephen Innes, analyste de SPI Asset Management.

En Chine, Hong Kong a gagné 0,42% et Shanghai a fini stable (-0,02%), soutenues par des signes de progrès dans les discussions liées à l'audit des entreprises chinoises cotées à New York par les autorités américaines -- de quoi réduire les craintes de retrait de cotation de certains grands noms comme Alibaba et Tencent.

Les valeurs habillées de rouge ___

Le repli des marchés touchait la plupart des secteurs: le luxe (LVMH -1,83%), la technologie (Infineon -0,86%), ou l'énergie (Iberdrola -1,19%).

Du côté des matières premières, BP cédait 1,55%, Shell 1,27% et TotalEnergies 1,17%. Les minières ArcelorMittal (2,15%), Antofagasta (-1,03%) et Rio Tinto (-1,04%) se repliaient aussi.

Certaines banques résistaient: Commerzbank progressait de 3,51%, Standard Chartered de 1,85%, mais Banco BPM perdait 0,34%.

Du côté du pétrole, des devises et du bitcoin ___

Les prix du pétrole fléchissaient, lestés par les craintes de récession et la baisse d'appétit pour le risque des investisseurs.

Le baril de WTI américain cédait 1,94% à 74,63 dollars et le baril de Brent de la mer du Nord baissait de 2,12% à 79,49 dollars vers 12H30 GMT.

Le marché des changes était peu animé. L'euro progressait de 0,04% face au billet vert, à 1,0632 dollar.

Après avoir souffert du ton moins agressif de la Banque d'Angleterre par rapport à ses homologues en Europe et aux Etats-Unis, la livre se stabilisait à 1,2185 dollar pour une livre (+0,06%).

Le bitcoin perdait 2,26% à 17.005 dollars.

afp/rp