Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers progressent sereinement jeudi, après de premiers chiffres encourageants sur l'inflation dans certains pays européens, qui renforcent l'optimisme initié avec la baisse des tensions concernant les banques.

Wall Street a ouvert en hausse, mais sans euphorie. Le Dow Jones gagnait 0,38%, le S&P 500 de 0,62% et le Nasdaq de 0,74% vers 13H50 GMT.

Après trois séances de hausse, les places européennes enchaînent: Paris montait de 1%, Londres de 0,69%, Francfort de 1,03% et Milan de 0,96%. Sur les quatre premières séances de la semaine, elles gagnent entre 2,8% et 4,3%. A Zurich, le SMI gagnait 0,65%.

"On peut difficilement deviner qu'il existe toujours un stress bancaire sous-jacent, qui menace l'accessibilité du crédit et d'une récession potentielle", décrit aussi Ipek Ozkardeskaya, analyste Swissquote Bank.

Avec les données à venir, l'attention va même se tourner vers le thème principal des marchés depuis plus d'un an: l'inflation, au centre des publications qui vont s'enchaîner pendant deux jours.

Premières bonnes nouvelles pour les investisseurs: elle a reculé sensiblement en Allemagne en mars, à 7,4% sur un an, et à 3,3% en Espagne, contre 6% en février, en raison d'un recul des prix de l'énergie.

La France fera connaître son estimation vendredi, avec un repli attendu à 5,5% sur un an par les analystes sondés par Factset, avant qu'Eurostat publie également son indicateur pour la zone euro.

Sur le marché obligataire, les taux des pays européens progressent, particulièrement sur les échéances à court terme, tandis que ceux des Etats-Unis sont plutôt stables.

Vendredi aux Etats-Unis sera également publié l'indice PCE, indicateur d'inflation de référence pour la banque centrale américaine. La croissance du PIB (produit intérieur brut) américain au quatrième trimestre 2022 a en outre été révisée en baisse jeudi, pour la deuxième fois, à 2,6%.

Les investisseurs tendront une oreille face aux déclarations de responsables de la Réserve fédérale américaine (Fed), "qui seront intéressantes compte tenu des dernières semaines", selon Craig Erlam, analyste d'Oanda, qui estime que "les investisseurs essayent de comprendre où nous en sommes" sur les thèmes de la politique monétaire et des perspectives économiques.

Autant en Europe qu'aux Etats-Unis, l'inflation reste largement au-dessus de l'objectif de 2% des banques centrales, ce qui risque de les pousser à augmenter davantage leurs taux directeurs.

La baisse de l'inflation attendue en zone euro devrait "être surtout due à un effet de base important. En effet, en mars 2022 les prix de l'énergie ont fortement grimpé à la suite de l'invasion russe. Ainsi, mécaniquement, les prix de l'énergie étant bien plus bas en mars 2023, l'inflation globale en glissement annuel devrait chuter", explique Christophe Boucher, directeur des investissements d'ABN Amro IS.

H&M PARADE EN BOURSE ___

Le géant suédois de l'habillement H&M a fait mieux qu'attendu lors de son premier trimestre, en parvenant à annoncer jeudi un bénéfice net de 540 millions de couronnes (48 millions d'euros), en progression sur un an, alors que les analystes anticipaient de nouvelles pertes. L'action bondissait de 15,97%.

A Londres, Ocado prenait 9,83% et JD Sports 4,13%.

Du côté du pétrole et des devises ___

Les prix du pétrole évoluent en petite hausse jeudi, poussés par des signes d'augmentation de la demande venue des Etats-Unis, le blocage de l'approvisionnement depuis le nord de l'Irak, mais aussi par le possible déclin de l'offre russe.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai prenait 0,51% à 78,68 dollars vers 13H45 GMT. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, gagnait 0,81% à 73,56 dollars.

La livre sterling gagnait 0,55% à 1,2382 dollar pour une livre, un plus haut depuis début février. L'euro se renforçait aussi face au billet vert (+0,67% à 1,0917 dollar.

Le bitcoin grappillait 0,66% à 28.580 dollars.

afp/rp