Zurich (awp) - La Bourse suisse n'a pas réussi à poursuivre sur la lancée positive de la veille et a terminé nettement dans le rouge mardi. Le SMI s'est de nouveau installé sous la barre des 9900 points. Il a même franchi un moment à la baisse la barre des 9800 points.

A New York, Wall Street cédait du terrain en matinée. Les investisseurs craignent que l'annonce de nouvelles sanctions américaines contre des entités chinoises ne contrarient les négociations commerciales qui doivent reprendre jeudi.

Le département américain du Commerce a annoncé lundi soir avoir placé 28 organisations gouvernementales et commerciales chinoises sur liste noire, leur reprochant d'être impliquées dans la campagne de répression des autorités visant notamment la minorité musulmane ouïghoure.

Sans surprise, la réaction chinoise a été vive, Pékin exprimant par la voix du porte-parole de la diplomatie chinoise, Geng Shuang, son "fort mécontentement et son opposition résolue".

"Cette décision tracasse le marché car elle pourrait compromettre la possibilité de parvenir à un +bon+ ou +complet+ accord", a commenté Patrick O'Hare de Briefing.

Or "les tensions commerciales et les tarifs douaniers pèsent déjà sur le produit intérieur brut des deux économies et affectent les bénéfices des entreprises", a souligné Art Hogan de National Holding. "Près de 70% des sociétés du S&P 500 ont mentionné au trimestre dernier les incertitudes commerciales comme leur principale source d'inquiétudes et la raison de leur prévisions prudentes", a-t-il rappelé.

Au niveau macroéconomique, l'activité dans les services en Chine a connu en septembre son rythme de progression le plus faible depuis sept mois, selon un indice indépendant.

En Europe, la production industrielle allemande a progressé de 0,3% sur un mois en août, un répit dans la série noire des indicateurs qui prédisent à l'économie allemande une irrémédiable entrée en récession technique. Côté français, le déficit commercial s'est creusé en août à 5 milliards d'euros.

En Suisse, le taux de chômage est resté inchangé à 2,1% en septembre.

Le SMI a terminé en recul de 1,15% à 9800,24 points, avec un plus bas à 9779,45 et un plus haut à 9922,37. Le SLI a cédé 1,15% à 1491,50 points et le SPI 1,08% à 11'944,72 points. Sur les 30 valeurs vedettes, seul Temenos a fini dans le vert (+0,3%).

Dans le camp des poids lourds, Nestlé (-0,7%) a relativement bien résisté. Les pharma Roche et Novartis ont cédé chacun 1,4%. Novartis a annoncé coup sur coup l'homologation d'un traitement contre la dégénérescence maculaire humide liée à l'âge aux Etats-Unis et un succès clinique dans le domaine dermatologique. Pour sa part, Roche a obtenu l'aval de Swissmedic pour son médicament Tecentriq (atézolizumab), utilisé dans le traitement du cancer du poumon à petites cellules (SCLC).

La volatile AMS (-5,3%) a fini lanterne rouge derrière Swatch (-2,4%) et Lafargeholcim (-2,2%).

Lonza (-1,3%) a été sélectionné par Prevail pour le développement de thérapies géniques. Le développement des processus comme la manufacture de produits se fera sur le site de Lonza à Houston, au Texas, a précisé le biochimiste et sous-traitant de l'industrie pharmaceutique, sans autre précision financière.

Les bancaires UBS (-1,2%), Julius Bär (-0,9%) et Credit Suisse (-0,6%) n'ont pas échappé à la tendance.

Sur le marché élargi, Aryzta (-5,2%) n'est pas parvenu à renouer avec le seuil de rentabilité sur son exercice décalé 2018/19, mais la perte nette de 29,2 millions d'euros s'avère néanmoins sensiblement moindre que le déficit de 470,0 millions essuyé un an plus tôt et est à peu près conforme aux attentes.

Autoneum (-10,9%) a été lourdement sanctionné suite à un changement surprise de patron dans le sillage de difficultés plus importantes que prévu aux Etats-Unis et d'un avertissement sur résultats.

Le genevois Addex (+3,4%) recevra un versement supplémentaire de 800'000 dollars cette année de son partenaire américain Indivior pour accélérer la recherche en vue d'un traitement contre les addictions.

Rieter (+0,7) a confirmé lundi avoir signé des prises de commandes en Egypte pour 180 millions de francs suisses.

rp/lk