Zurich (awp) - La Bourse suisse poursuivait son rebond mardi à l'approche de la mi-journée, au lendemain d'une séance difficile dans le sillage de nouvelles préoccupations commerciales et un indicateur décevant sur l'activité dans le secteur manufacturier aux Etats-Unis. Son indice phare SMI, qui avait allégrement survolé la barre des 10'500 points en séance lundi, ne parvenait pas à refranchir le seuil des 10'400.

Le président américain Donald Trump a annoncé lundi que les Etats-Unis allaient imposer des droits de douane sur les importations d'acier et d'aluminium en provenance du Brésil et de l'Argentine, accusant les deux pays d'avoir dévalué leur monnaie respective.

Pour faire bonne mesure, l'irascible locataire de la Maison Blanche a brandi l'arme commerciale en direction de la France, menaçant d'imposer des droits de douane additionnels, pouvant aller jusqu'à 100%, sur l'équivalent de 2,4 milliards de dollars de produits, en réponse à l'instauration d'une taxe sur les géants du numérique (Gafa).

Dans la foulée, Paris a jugé cette menace "inacceptable" et appelé l'Union européenne à une riposte "forte" si ces sanctions américaines venaient à se concrétiser.

"La grande question est désormais de savoir si les Etats-Unis pensent vraiment ce qu'ils disent ou s'il s'agit juste d'une nouvelle occasion d'avoir un discours musclé et de faire marche arrière à la dernière minute", résume Michael Hewson, de CMC Markets.

En Suisse, l'indice des prix à la consommation s'est érodé de 0,1% sur un mois comme sur un an, pour s'établir à 101,7 points, malgré l'augmentation de la composante loyers.

Sur le coup de 10h55, le Swiss Market Index (SMI) prenait 0,11% à 10'359,46 points, le Swiss Leader Index (SLI) 0,13% à 1592,53 points et l'indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) 0,10% à 12'520,97 points. Sur les 30 principales cotations, 21 gagnaient du terrain huit en cédaient et SGS faisait du surplace.

En tête du classement provisoire, AMS s'offrait plus de 1,5%, malgré le peu d'engouement suscité par son offre de reprise d'Osram. Selon le dernier décompte publié lundi soir, quelque 8,03% des actions du groupe munichois avaient été servies. Lors de sa première approche, le groupe autrichien coté sur SIX avait récolté 19,99% des titres convoités. La période de souscription pour le franchissement du seuil de 55% déterminé pour le succès de l'opération parviendra à échéance jeudi à minuit.

Partners Group (+0,9%) et Adecco (+0,8%) complétaient le podium, sans nouvelles spécifiques.

Zurich Insurance (+0,6%) a vu son objectif de cours relevé par Deutsche Bank et Givaudan (+0,4%) le sien par JPMorgan.

Swisscom (+0,4%) a une nouvelle fois décroché la première place du classement du magazine allemand Connect, qui donne chaque année son verdict sur la qualité des réseaux suisse, allemand et autrichien.

Les poids lourds Novartis (+0,3%), Nestlé et Roche (+0,2% chacun) étaient tous du bon côté de la barre.

Temenos (-0,1%) a décroché auprès de la poste égyptienne un contrat - dont le montant n'a pas été divulgué - pour le regroupement de 20 systèmes différents sur une seule plateforme numérique.

Dans le wagon de queue figuraient, outre la lanterne rouge Richemont (-1,3%) et son coreligionnaire Swatch (-0,4%) les bancaires UBS et Credit Suisse (-0,5% chacun), qui faisaient vraisemblablement les frais du regain de tensions commerciales.

Sur le marché élargi, Schmolz+Bickenbach s'envolait de 26,4%. La veille, le titre avait été suspendu de cotation en raison de l'assemblée générale extraordinaire qui a vu ses deux actionnaires de référence parvenir à un accord autour d'une augmentation de capital.

Lalique (+0,5%) a conclu un accord de licence exclusif avec la marque italienne Brioni, pour qui le groupe de luxe zurichois créera et distribuera une collection de parfums.

Zug Estates (+0,5%) prévoit de verser un dividende exceptionnel dont le montant sera décidé lors des assemblées générales de 2020 et 2021. Cette décision intervient après le succès de la commercialisation d'appartements à Rotkreuz.

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