Zurich (awp) - Le conglomérat ABB a subi au 4e trimestre des coûts extraordinaires de 225 mio USD qui vont peser sur le résultat. Ce montant est lié au changement de modèle d'affaires pour l'ingénierie, l'approvisionnement et la construction (EPC), désormais terminé. Au terme de cette année de transition, deux coentreprises voient le jour et une activité est démantelée, indique mercredi ABB.

La première coentreprise concerne la division Réseaux énergétiques et implique le géant canadien SNC-Lavalin, qui contrôlera la nouvelle entité avec une participation majoritaire. La collaboration vise à remplir l'objectif stratégique d'offrir des solutions et des services orientés clients, selon le communiqué.

Dans la division Automation industrielle, une coentreprise spécialisée dans le pétrole et le gaz est mise sur pied avec Arkad Engineering and Construction, basé et actif en Arabie Saoudite. Cette opération entrera en vigueur au 31 décembre 2017. L'entreprise, baptisée Arkad-ABB, sera détenue majoritairement par Arkad et proposera une palette étendue de services EPC pour le secteur pétrolier et gazier.

En revanche, ABB va démanteler son activité de rénovation de trains. La division Robotique et entraînement sera désormais orientée exclusivement sur l'innovation pour l'industrie ferroviaire, explique le groupe.

Lors d'une conférence téléphonique, le directeur financier (CFO) Timo Ihamuotila n'a pas souhaité préciser le chiffre d'affaires généré par cette activité, précisant toutefois que le volume n'était pas très important.

Ces changements auront un impact sur la performance au quatrième trimestre. La division Réseaux énergétiques ainsi que Robotique et entraînement enregistreront toutes deux un impact opérationnel négatif de 75 mio CHF à hauteur du résultat avant intérêts, impôts et amortissements (Ebita).

Le transfert d'activités à la coentreprise avec Arkad engendrera des coûts exceptionnels à hauteur de 75 mio CHF.

RÉNOVATION DE TRAINS ABANDONNÉE

Ces nouvelles activités seront isolées dans une unité temporaire placée sous la division Corporate & Other, le temps qu'elles soient effectivement transférées. L'entité sera placée sous la responsabilité du CFO dès le 1er janvier 2018.

"Ces actions s'inscrivent dans le sillage de notre stratégie visant à déplacer notre centre de gravité vers un renforcement de la compétitivité, une croissance plus forte dans les divisions et une réduction du risque", explique le Finlandais.

ABB publiera jeudi de nouveaux chiffres pro forma pour l'exercice 2016 et pour l'année en cours, excluant les activités concernées.

"L'année de transition 2017 est terminée et nous attendons un exercice 2018 marqué par une amélioration conjoncturelle", a affirmé le directeur général (CEO) Ulrich Spiesshofer.

Le conglomérat avait présenté il y a plus d'un an, en octobre 2016, sa nouvelle stratégie, précisant que toutes les divisions allaient devoir gagner en autonomie.

L'unité Réseaux énergétiques se trouvait au centre de la réorganisation. L'un des actionnaires principaux d'ABB - le suédois Cevian Capital - avait même demandé son externalisation. La direction avait finalement décidé de la conserver en la restructurant.

La mise en place de partenariats et la suppression des activités de niche, afin de limiter les risques, figuraient au programme pour cette division.

Les analystes se montrent assez enthousiastes dans l'ensemble.

Ces différentes mesures et désinvestissements devraient avoir un impact positif sur les marges, un effet que Baader Helvea a déjà inclus dans sa modélisation, qui demeure inchangée. Le courtier genevois s'attend à une accélération de la croissance et une meilleure rentabilité. Il confirme sa recommandation "hold".

Vontobel estime que la dynamique d'ABB a atteint un tournant. L'embellie conjoncturelle va soutenir les entrées de commandes du géant zurichois, portant la croissance et dopant la rentabilité, grâce à une base de coûts faible.

Dans les premiers échanges, le titre ABB reculait mercredi de 0,3% à 26,03 CHF, dans un SMI stable (-0,04%).

fr/buc