Le spécialiste de l'électrotechnique a dégagé sur le trimestre écoulé un bénéfice net de 975 millions de dollars, en hausse de 34% par rapport aux 729 millions enregistrés sur la période identique de l'exercice précédent.

Ce résultat, dopé par la demande mondiale en infrastructures pour la production d'électricité, est globalement conforme au consensus des analystes interrogés par Reuters qui donnait 987 millions.

ABB a également révisé en hausse les prévisions pour ses activités d'automatisation. "Résultat de la croissance très satisfaisante enregistrée au premier semestre de l'année, la société s'attend à ce que la croissance annuelle (de ces activités) se situe clairement au-dessus de 10%", a-t-il souligné dans le communiqué de résultats.

Vers 9h00 GMT, le titre ABB reculait toutefois de 4,24% à 28,94 francs suisses, alors que l'indice regroupant les valeurs industrielles européennes reculait dans le même temps de 1,23%.

"Etant donné que les résultats sont globalement en ligne, et malgré les pronostics optimistes du groupe, nous tablons sur quelques prises de bénéfices aujourd'hui, surtout au vu de la prime affichée par le secteur", commentent des analystes d'UBS.

Quant à l'objectif de progression de 15 à 20% pour les activités liées à l'électricité, il est confirmé "à condition que l'économie mondiale ne connaisse pas une récession aggravée".

"On craignait un ralentissement de la croissance des commandes, elle a accéléré par rapport au premier trimestre, on redoutait un accès de faiblesse dans l'automatisation, ce n'est pas le cas", ajoute Spiliopoulos Panagiotis analyste de la banque Vontobel.

LES COMMANDES DES PAYS ÉMERGENTS PASSENT EN TÊTE

Depuis la nomination la semaine dernière de Joseph Hogan, ancien de General Electric, comme nouveau directeur général du groupe, les investisseurs attendent des indications sur la manière dont le géant suisse entend dépenser son trésor de guerre. A la fin du deuxième trimestre, ABB affichait un niveau de liquidités nettes de six milliards de dollars, contre 5,6 milliard trois mois plus tôt.

"Grâce à cette caisse bien remplie, ABB devrait être dans une situation confortable pour procéder à des acquisitions", commentent les analystes de la banque Wegelin dans une note.

Le chiffre d'affaires a crû de 27% sur la période à 9.025 millions de dollars contre 7.092 millions un an plus tôt, et de 15% en monnaies locales, tandis que les entrées de commandes se sont étoffées de 31% à 11.271 millions de dollars contre 8.594 millions.

Le résultat opérationnel (Ebit) est ressorti à 1.449 millions contre 1.024 millions sur la période identique de 2007, en hausse de 42%.

Les analystes tablaient sur un Ebit de 1.396 millions, sur un chiffre d'affaires de 8.807 millions et sur des entrées de commandes à 10.412 millions.

ABB profite en Europe et aux Etats-Unis du remplacement d'infrastructures électriques vieillissantes et de la recherche de systèmes présentant des meilleurs rendements énergétiques sur fond de flambée des prix de l'or noir. Les commandes ont augmenté dans tous les secteurs d'activité, souligne le groupe, et notamment dans les transformateurs.

Il précise toutefois que pour la première fois de son histoire, les commandes trimestrielles en provenance des marchés émergents - notamment d'Asie où la Chine et l'Inde continuent de s'équiper à marche forcée - ont dépassé celles des économies plus "matures", en représentant 51% du total des commandes réceptionnées par le groupe.

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