Amman (awp/afp) - Le Groupe ADP a finalisé la transaction lui permettant de détenir 51% du capital d'Airport International Group (AIG), concessionnaire de l'aéroport international Queen Alia à Amman, pour un montant de 265 millions de dollars, a-t-il annoncé jeudi.

Les nouveaux co-actionnaires avec lesquels le Groupe ADP investit "sont les fonds d'investissement en infrastructures Meridiam et IDB Infrastructure Fund II" (Islamic Development Bank, banque islamique de développement, ndlr), a précisé le gestionnaire des aéroports parisiens.

Le groupe d'ingénierie Edgo, déjà présent, reste co-actionnaire, selon la même source.

Groupe ADP était déjà actionnaire d'AIG depuis 2007 à hauteur de 9,5%.

"D'ici 2035, on estime que le trafic d'Afrique et d'Asie Pacifique sera multiplié par trois, le trafic d'Europe ou des Amériques sera multiplié par deux", a indiqué le PDG de Groupe ADP, Augustin Romanet, au cours d'une conférence de presse à Amman, soulignant le potentiel de développement de cet aéroport dans "un des pays les plus stables de la région".

"L'activité aéroportuaire est un métier en soi qui suppose la conjonction de plusieurs expertises: gestionnaire d'infrastructures, commerçant, l'expertise d'une hospitalité dans un hôtel où les gens ne dorment pas, l'expertise de la sûreté et de la sécurité, et de façon auxiliaire l'expertise de l'immobilier aéroportuaire", a-t-il ajouté.

Le groupe ADP gère, en direct ou via TAV Airports -dont il est l'actionnaire majoritaire avec 46,1% du capital-, un réseau de 26 aéroports dans le monde.

Interrogé sur d'éventuels projets de privatisation du Groupe ADP, dont le capital est détenu à hauteur de 50,6% par l'Etat français, M. de Romanet s'est contenté de répondre que "s'il y avait une privatisation, ce ne serait pas pour une durée qui serait éternelle".

Groupe ADP est propriétaire du foncier et des infrastructures des aéroports parisiens -Orly, Charles de Gaulle et Le Bourget- et en est l'opérateur sur la base d'une autorisation d'exploitation qui n'est pas limitée dans le temps, contrairement au modèle de la concession.

Depuis le début de la concession de 25 ans en 2007, le trafic de l'aéroport jordanien a crû en moyenne de 6,5% par an. Un nouveau terminal a été mis en service en mars 2013, puis agrandi à l'automne 2016, portant la capacité d'accueil de l'aéroport à 12 millions de passagers, selon Groupe ADP.

L'aéroport est la base et le "hub" de la compagnie aérienne Royal Jordanian Airlines et "la porte d'entrée vers les sites touristiques du pays, notamment Petra, la Mer morte et le désert du Wadi Rum", souligne le communiqué.

En tout, 38 compagnies aériennes sont présentes dans l'aéroport, dont la low-cost irlandaise Ryanair qui vient d'ouvrir en mars une liaison avec l'aéroport chypriote de Paphos et doit lancer en octobre 9 autres destinations européennes à partir d'Amman avec l'ambition de transporter quelque 500.000 passagers par an.

L'aéroport Queen Alia a accueilli "7,9 millions de passagers en 2017, en croissance de 6,8% par rapport à 2016, et 1,8 million de passagers entre janvier et mars 2018, en croissance de 8,5% par rapport à la même période en 2017".

L'Ebitda (excédent brut d'exploitation) d'AIG a atteint 66,3 millions d'euros en 2017, selon son nouvel exploitant.

ADP se développe à l'international autour de trois domaines de compétences: l'exploitation d'aéroports, l'ingénierie et l'innovation, et le financement de projets et l'investissement avec des prises de participations au capital de sociétés concessionnaires ou d'aéroports étrangers.

afp/rp