À Paris, l'indice CAC 40 avance de 0,94% à 5.449,2 points vers 07h40 GMT. À Francfort, le Dax gagne 0,63% et à Londres, le FTSE prend 0,55%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro s'adjuge 1%, le FTSEurofirst 300 progresse de 0,64% et le Stoxx 600 de 0,61%.

La Bourse de Milan rebondit pour sa part de 2,68%, après avoir perdu jusqu'à 14% au plus fort de la crise par rapport à son pic annuel du 7 mai.

Après l'échec de leur première tentative, le M5S et la Ligue ont réussi à relancer leur alliance après s'être mis d'accord sur un ministre de l'Economie qui soit susceptible d'être accepté par le président de la République Sergio Mattarella. Après le veto mis à la nomination de l'eurosceptique Paolo Savona, le poste sera finalement occupé par Giovanni Tria, un économiste peu connu.

Le gouvernement, qui sera dirigé par Giuseppe Conte, sera officiellement investi vendredi à 16h00 à Rome (14h00 GMT) et devra également obtenir la confiance des deux chambres du Parlement, la semaine prochaine.

La formation d'un gouvernement en Italie, après trois mois d'incertitudes politiques, éloigne la perspective un temps envisagée de nouvelles élections législatives, dont les investisseurs redoutaient qu'elles ne se transforment en un référendum sur l'appartenance du pays à la zone euro.

"Il reste à voir maintenant quelles mesures du programme seront véritablement appliquées par ce gouvernement (qui devrait obtenir la confiance du Parlement sans problème) mais aussi quelles seront ses relations avec les autres grands pays membres de l'UE et de la zone euro", observe Tangi le Liboux, stratège chez Aurel BGC.

Sur le marché des changes, l'euro est remonté brièvement à plus de 1,17 dollar, mais l'enthousiasme reste très modéré. La devise unique est stable face au dollar, autour de 1,1694.

Le soulagement est plus sensible sur le marché obligataire, où l'écart de rendement, ou "spread", entre les obligations d'Etat italiennes à 10 ans et celles allemandes de même échéance retombe à moins de 230 points de base, après un pic à plus de 300 mardi. Il était à 120 points au début du mois.

LE RAPPORT SUR L'EMPLOI US AU PROGRAMME

Aux valeurs, les banques italiennes rebondissent après avoir été lourdement délaissées ces derniers jours. Banco BPM grimpe de 6,17%, Ubi Banca gagne 5,88% et Intesa Sanpaolo monte de 4,97%.

A Paris, les valeurs bancaire figurent parmi les plus fortes hausses du CAC 40, avec des progressions de l'ordre de 2% pour Crédit Agricole, Société Générale et BNP Paribas.

L'indice EuroStoxx des banques de la zone euro bondit ainsi de 2,15%.

Malgré le répit italien, la prudence devrait néanmoins rester de mise sur les marchés face à la résurgence des tensions commerciales entre Washington et ses partenaires, et avant la publication à 12h30 GMT du rapport très attendu sur l'emploi aux Etats-Unis.

Wall Street a fini dans le rouge, et l'Asie en ordre dispersé, après la décision des Etats-Unis de taxer dès ce vendredi les importations d'acier et d'aluminium du Canada, du Mexique et de l'Union européenne, qui ont tous trois annoncé des mesures de rétorsion.

ELIOR REBONDIT, DIALOG CHUTE

Outre les banques italiennes, d'autres valeurs se distinguent à la hausse, comme Elior (+5,97%) qui grimpe en tête du Stoxx 600 après un relèvement du conseil de Credit Suisse à "surperformance".

A l'inverse, Neopost perd 4,54% après avoir annoncé une nouvelle baisse de son chiffre d'affaires trimestriel.

STMicroelectronics (-0,39%) comme AMS (-1,72%) sont pénalisés par le plongeon de l'allemand Dialog Semiconductor (-17,08%) qui a averti que son chiffre d'affaires pour l'année 2018 serait inférieur d'environ 5% à ses précédentes estimations en raison du moindre recours d'Apple à ses puces d'économie d'énergie.

Les marchés espagnols ne sont guère affectés par la chute probable ce vendredi du gouvernement de Mariano Rajoy. Le socialiste Pedro Sanchez devrait devenir le nouveau président du gouvernement espagnol, son parti étant assuré d'obtenir suffisamment de voix pour renverser le gouvernement sortant.

La Bourse de Madrid gagne 1% et le rendement de l'emprunt d'Etat espagnol à 10 ans recule de plus de sept points de base.

Sur le marché pétrolier, les cours du brut évoluent sur une note stable, mais sont en passe d'accuser une deuxième semaine consécutive de baisse, pénalisés par la hausse de production des Etats-Unis et la perspective d'une augmentation prochaine de la production de l'Opep.

(Édité par Wilfrid Exbrayat)

par Blandine Henault