Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en repli de 2% à 3% en moyenne.

Vers 12h30, le CAC 40 perd 3,75% à 5.159,97, un plus bas depuis début juillet. À Francfort, le Dax chute de 3,58% et à Londres, le FTSE abandonne 3,21%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 abandonne 3,47%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 3,57% et le Stoxx 600 de 3,55%.

Signe d'une certaine nervosité sur les marchés d'actions, l'indice mesurant la volatilité implicite de l'EuroStoxx 50 prend 31,28% et son homologue rattaché au S&P 500 gagne plus de 13%.

La propagation du coronavirus en dehors de la Chine continue de susciter un sentiment de panique sur les marchés mondiaux. L'indice MSCI Monde perd 1,97% et les rendements obligataires dégringolent, reflet de la forte demande pour les actifs refuge.

L'Allemagne compte 534 cas confirmés de contamination au coronavirus, un chiffre en augmentation de 134 en vingt-quatre heures tandis qu'en Corée du Sud 196 nouveaux cas ont été recensés, ce qui porte à 6.284 le nombre de cas d'infection dans le pays.

La réactivité de la Réserve fédérale et d'autres grandes banques centrales, qui ont abaissé leurs taux face aux dommages potentiels du coronavirus sur l'économie, a entraîné plus de panique que de soulagement sur les marchés.

"Si la Réserve fédérale américaine espérait que sa baisse de 50 points de base mardi aiderait à restaurer la confiance des investisseurs, elle a mal calculé (...) En voulant envoyer un message fort aux marchés, tout ce qu'elle a réussi à faire est de semer la peur et d'utiliser une partie de ses munitions", observe Michael Hewson chez CMC Markets.

Les investisseurs attendent la publication à 13h30 GMT du rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis pour jauger des répercussions de l'épidémie sur le solide marché américain du travail.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Dans les échanges avant-Bourse, le titre JPMorgan perd 3,5%. Le secteur financier et bancaire en particulier devrait souffrir des rendements obligataires. La banque américaine a par ailleurs annoncé que son PDG Jamie Dimon avait subi jeudi matin une opération cardiaque en urgence et que deux adjoints assuraient l'intérim pendant sa convalescence.

Apple est indiqué en repli de 3%.

VALEURS EN EUROPE

Bank of America Merrill Lynch a relevé sa recommandation sur les actions européennes à positive contre neutre, arguant que le coronavirus n'aura qu'un impact modéré sur l'économie européenne au premier semestre. La banque américaine table sur un rebond de 11% du Stoxx d'ici fin mai.

En attendant, le secteur des transports et des loisirs accuse la plus forte baisse sectorielle (-5,14%), l'épidémie de coronavirus freinant la demande notamment dans le domaine aérien. Depuis le début d'année, il a perdu près de 25%.

L'indice Stoxx des banques (-3,97%), affecté par la chute des taux, évolue à un plus bas de onze ans. A Paris, Crédit Agricole, Société générale et BNP Paribas lâchent entre 4,62% et 5,81%.

Airbus recule de 6,16%, lanterne rouge du CAC 40. Le groupe aéronautique a annoncé jeudi n'avoir enregistré aucun commande en février.

A Francfort, Infineon cède 4,72% après une information de Bloomberg selon laquelle des responsables américains ont recommandé à Donald Trump de bloquer le rachat de Cypress Semiconductor par le fabricant allemand de semi-conducteurs pour des raisons de sécurité nationale.

TAUX

Les craintes liées au coronavirus chinois incitent une partie des investisseurs à se replier sur les emprunts d'Etat, avec pour conséquence une baisse des rendements: celui des Treasuries à dix ans perd quinze points de base à 0,7544%. Il est tombé en séance à un plus bas historique à 0,695%.

Le deux ans, l'un des plus sensibles aux anticipations de croissance, perd dix points de base à 0,4647%, après un plus bas en séance de près de cinq ans à 0,451%.

En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, revient à -0,73% après un creux de cinq mois à -0,741%.

CHANGES

Autre valeur refuge habituelle lors d'épisodes de panique, le yen s'échange autour de 105 pour un dollar (+0,8%), un plus haut depuis fin août.

L'"indice dollar" perd 0,87% face à un panier de devises internationales alors que le marché table sur un nouvel assouplissement monétaire de la Fed.

Selon le baromètre FedWatch de CME Group, les marchés anticipent à environ 64% une baisse de l'objectif de taux des fonds fédéraux ("fed funds") dans une fourchette de 0,25% à 0,50% contre 1%-1,25% actuellement.

Profitant de la faiblesse du dollar, l'euro remonte à 1,1318, un plus haut de huit mois.

PÉTROLE

Le pétrole accentue ses pertes après une information de Reuters selon laquelle la Russie refuse une nouvelle réduction de la production de brut pour enrayer la baisse des cours due à l'épidémie de coronavirus.

Le Brent perd 3,68% à 48,15 dollars le baril, après un plus bas en séance depuis juillet 2017 à 47,02. Le brut léger américain cède 3,81% à 44,15 dollars.

MÉTAUX

L'or prend 1% à 1.685,05 dollars l'once, en passe de réaliser sa plus forte hausse hebdomadaire depuis octobre 2011, la propagation mondiale du coronavirus amenant les investisseurs à se précipiter vers les actifs refuges.

(Laetitia Volga, édité par Jean-Michel Bélot)

par Laetitia Volga