Zurich (awp) - L'équipementier du bâtiment Arbonia a connu une progression vigoureuse de son chiffre d'affaires au premier semestre, avec une croissance marquée dans quasiment toutes les divisions. La rentabilité opérationnelle et les profits ont pris l'ascenseur.

Le bénéfice net s'est inscrit à 6,7 millions de francs suisses, à comparer aux 479'000 francs suisses dégagés lors des six premiers mois de 2017, indique mardi le groupe thurgovien.

Le résultat avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements (Ebitda) a connu une amélioration marquée. Cet indicateur, ajusté des activités Prestations de service industrielles et Systèmes de profilés cédés l'année dernière, s'est inscrit à 40,5 millions, en hausse de 13,4%.

Le chiffre d'affaires s'est enrobé de 15,6% à 645,6 millions de francs suisses, précise dans un communiqué la société issue de la fusion en 2016 d'AFG et Looser, toutes deux basées dans la commune d'Arbon. La croissance organique s'est élevée à 7,5%.

L'Ebitda ajusté mis à part, les chiffres publiés par Arbonia sont supérieurs aux attentes des analystes.

L'Allemagne est resté le plus important débouché pour Arbonia au cours des six premiers mois de l'année, devant la Suisse et la Pologne. L'Italie et la France suivent. Ces juridictions représentent 82% du chiffre d'affaires du groupe.

Nouvelle venue, la division chauffage, ventilation et climatisation (CVC) a connu une croissance de 20% des recettes à 224,5 millions de francs suisses, une progression calculée sur la base de la valeur correspondante l'année dernière.

Cette activité, désormais principale source de revenus du groupe, était auparavant rattachée à l'ancienne unité Technique du bâtiment. La rentabilité s'est étiolée en raison de la hausse des prix du matériel.

Egalement créée au 1er janvier après restructuration de Technique du bâtiment, la division Sanitaires a connu une légère augmentation des revenus et un recul du résultat opérationnel.

Endettement péjoré

Le groupe va investir massivement en Allemagne afin d'améliorer les sites de fabrication de la division Portes. Ce processus prendra du temps, a toutefois averti le directeur général Alexander von Witzleben lors d'une conférence téléphonique.

La situation s'avère plus compliquée pour l'unité Fenêtres, dont la nouvelle usine allemande n'a pour l'instant pas tenu ses promesses en matière d'augmentation de la production. "Le recrutement de personnel qualifié n'est pas conforme à nos attentes", a regretté M. von Witzleben. Ce site est destiné à remplacer celui d'Altstätten, dans le canton de Saint-Gall, qui sera fermé en 2019.

L'acquisition du belge Vasco, annoncée en mai, a pesé sur l'endettement du groupe, qui a été multiplié par plus de trois à 137,3 millions de francs suisses à fin juin.

L'environnement économique incertain devrait entraîner un "ralentissement de l'évolution favorable du chiffre d'affaires" au second semestre, selon le groupe. Ce dernier confirme néanmoins ses objectifs 2018, à savoir une croissance organique de 3% et un Ebitda d'au moins 110 millions de francs suisses.

Pour 2019, la croissance organique est attendue entre 3% et 5% pour un Ebitda de quelque 125 millions, un objectif formulé "plus prudemment" que par le passé ("supérieur à 125 millions"). La société table également sur la génération d'un flux de trésorerie substantiel et promet de renouer avec le dividende au titre de l'exercice 2018.

Dans un commentaire, la Banque cantonale de Zurich avoue n'être pas tout à fait satisfaite des résultats d'Arbonia, notamment au niveau de l'Ebitda. Le groupe devra encore attendre un moment avant de tirer les bénéfices du transfert des activités en Europe de l'Est, affirme Vontobel.

La transformation du groupe, couplée à l'intégration de Vasco, ne s'apparentera pas à une promenade dominicale, selon Neue Helvetische Bank, qui souligne toutefois les compétences de l'équipe dirigeante.

Vers 14h00, le titre Arbonia perdait 1,6% à 16,16 francs suisses, dans un SPI quasi stable (+0,03%).

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