Londres (awp/afp) - Le groupe britannique de défense BAE Systems a publié jeudi un bénéfice net en hausse de 21% en 2018, malgré le ralentissement du programme d'avions de combat Eurofighter Typhoon.

BAE Systems a annoncé dans un communiqué un bénéfice net de 1,0 milliard de livres.

Il a amélioré ses profits principalement grâce à l'absence de charges exceptionnelles en 2018, contrairement à l'année précédente où ses comptes avaient été plombés par une dépréciation d'actifs dans une branche spécialiste du renseignement.

L'année 2018 a été par ailleurs mitigée en terme d'activité avec un chiffre d'affaires stable à 18,4 milliards de livres.

Ses ventes sont affaiblies par une activité réduite dans la production de l'avion de combat Eurofighter Typhoon qui avait déjà contraint BAE Systems à annoncer en octobre 2017 la suppression de 1.400 emplois dans sa branche aéronautique.

Cet avion, qui équipe les forces armées britanniques notamment, est le grand concurrent du Rafale du groupe français Dassault, mais ses performances ont été relativement modestes jusqu'à présent à l'export.

BAE Systems mise beaucoup sur les négociations en cours avec l'Arabie saoudite pour une commande géante de 48 Typhoon, ce qui représenterait une bouffée d'air frais pour la production d'Eurofigher.

Mais le groupe craint que ce contrat ne soit perturbé par la récente décision de l'Allemagne de geler ses ventes d'armements à l'Arabie Saoudite.

Le chef de la diplomatie britannique Jeremy Hunt s'est inquiété du fait que la suspension des livraisons de pièces allemandes pour des avions de combat, comme le Typhoon d'Eurofighter, pénalise BAE Systems qui pourrait avoir à verser des dédommagements aux Saoudiens.

Dans son communiqué de résultats, BAE Systems confirme que la décision du gouvernement allemand "pourrait affecter la capacité du groupe à répondre aux demandes du Royaume". Le groupe dit travailler en étroite collaboration avec le gouvernement britannique "pour minimiser" ce risque et l'impact sur ses finances.

BAE Systems explique toutefois que le vent reste porteur sur ses principaux marchés grâce à la volonté des gouvernements de continuer à dépenser dans la défense et la sécurité.

Il évoque notamment des contrats pour des véhicules de combat aux Etats-Unis, une commande géante de frégates en Australie ou encore le lancement du projet, dit "Tempest", d'un nouvel avion de combat dans le cadre d'un projet associant le britannique Rolls-Royce, l'italien Leonardo et le fabricant européen de missiles MBDA.

afp/ol