Cet accord, qui donnerait naissance à la sixième banque japonaise, devrait être bouclé d'ici l'automne 2010, ont ajouté ces sources, qui ont requis l'anonymat.

Les deux banques ont perdu beaucoup d'argent sur le marché des subprimes aux Etats-Unis et dans d'autres actifs à risques.

Le quotidien japonais Nikkei a rapporté séparément que la parité de la fusion serait de un pour un, sans préciser d'où il tenait l'information.

"Shinsei dispose d'un réseau de banque de détail et de dépôt qui fait défaut à Aozora et ce dernier possède une structure de capital relativement solide", estime Kristine Li, analyste du secteur chez KBC Securities. "Mais ils doivent trouver une meilleure stratégie pour survivre et être rentables dans ce marché très concurrentiel".

Norito Ikeda, ancien président de la banque régionale nipponne Ashikaga Bank, prendra la tête de la nouvelle entité, selon le Nikkei.

Shinsei et Aozora avaient reconnu pour la première fois jeudi discuter d'une éventuelle fusion. Des médias japonais avaient rapporté auparavant que des désaccords entre les grands actionnaires des deux établissements avaient bloqué les discussions.

Des représentants de Shinsei et Aozora ont refusé de commenter le dossier.

Aozora est contrôlée majoritairement par le fonds Cerberus Capital Management , tandis que Shinsei est détenu à un tiers par JC Flowers.

Les deux banques affichent des actifs combinés de 18.000 milliards de yens (133,5 milliards d'euros) et leur fusion les rapprocherait d'établissements tels que Resona Holdings ou Sumitomo Trust and Banking.

Aozora et Shinsei avaient toutes deux été nationalisées lors de la dernière crise bancaire au Japon il y a dix ans, puis vendues à des capitaux étrangers quelques années plus tard. Les actionnaires américains ont été très critiqués pour avoir engrangé de gros profits aux dépens du contribuable japonais.

Les deux banques et leurs actionnaires américaines ont également montrés du doigt pour avoir perdu des milliards de yens sur des investissements risqués liés aux crédits immobiliers subprimes aux Etats-Unis alors qu'elles devaient encore de l'argent à l'Etat japonais.

Celui-ci a injecté au total 621 milliards de yens (4,6 milliards d'euros) dans les deux banques est les établissements qui les précédaient. La majorité de ce montant ne lui a pas encore été remboursé.

Taro Fuse et David Dolan, version française Stanislas Dembinski