Le constructeur allemand avait dit il y un mois qu'il passerait une provision supérieure à un milliard d'euros, au vu des conclusions préliminaires d'une enquête de l'Union européenne, qui l'accuse de collusion avec ses concurrents Daimler et Volkswagen dans le domaine des émissions polluantes.

BMW, qui conteste ces accusations, a par ailleurs réaffirmé sa prévision faite le 20 mars d'une baisse de plus de 10% de son bénéfice imposable cette année. Ce jour-là, le groupe basé à Munich, avait également annoncé un plan d'économies de 12 milliards d'euros pour compenser les effets de change et la hausse de ses investissements technologiques.

A la suite de ces éléments, le titre BMW cédait vers 11h00 GMT 1,57% à 72,84 euros, accusant l'une des plus fortes baisses du Dax allemand, lui-même en repli de 0,46%, et de l'indice regroupant les valeurs automobiles européennes (-0,53%).

Le résultat d'exploitation est revenu à 589 millions d'euros alors que les analystes interrogés par Reuters avaient anticipé un total de 666 millions d'euros.

BMW a précisé que sa division automobile était en perte sur la période. Hors la provision, la marge de cette division est ressortie à 5,6%, contre une rentabilité de 6,1% de Mercedes-Benz (groupe Daimler) sur la période.

Les analystes financiers se montrent très mitigés vis à vis des annonces de BMW, notant en particulier que les ventes de véhicules électriques et hybrides n'étaient guère impressionnantes.

"Les choses ne vont pas bien chez BMW", a jugé Frank Schwope, analyste chez NordLB. Arndt Ellinghorst (Evercore ISI) partage cet avis : "BMW est entré dans une période de faibles performances. Le tout est de savoir combien de temps elle va durer."

Le groupe a dit anticiper une baisse de ses ventes de voitures au cours du premier semestre 2019, en raison notamment d'une réorganisation des usines en vue de la production des nouvelles Serie 1 et Serie 3.

Par ailleurs, le directeur financier de BMW Nicolas Peter a déclaré que les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine pouvaient avoir un impact d'au moins 100 millions d'euros sur le bénéfice.

(Edward Taylor et Jan Schwartz, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Jean-Michel Bélot)