Zurich (awp) - Le groupe alimentaire Bell Food a bouclé le premier semestre sur une perte nette de près de 10 millions de francs suisses, contre un léger bénéfice un an plus tôt. L'entreprise explique sa contre-performance notamment par la réorganisation de ses activités Allemagne, dont elle compte partiellement se désengager.

Le chiffre d'affaires réalisé entre janvier et juin est resté quasiment stable sur un an, frôlant les 2 milliards de francs suisses, malgré des volumes de ventes en légère hausse (+2,2%), a indiqué Bell mercredi dans un communiqué.

En Suisse, les ventes se sont contractées de 1,4% sur un an à 982 millions de francs suisses, ce que l'entreprise explique par le "tassement généralisé" du commerce de détail, ainsi que le "démarrage tardif" de la saison des grillades. Le résultat en revanche a pu être "nettement amélioré", grâce notamment à une nouvelle augmentation de la production de viande réalisée en Suisse.

En Allemagne, le chiffre d'affaires a chuté de près d'un quart (-22,0%) du fait de la réaffectation du site de Bad Wünnenberg et du recul dans la vente au détail. Le transformateur de produits carnés a décidé fin juin de céder ses activités liées aux produits de charcuterie échaudés outre-Rhin.

A l'international, les ventes - hors effets de change - ont progressé de 3,8% à 329,0 millions de francs suisses. Tant au niveau des recettes que des volumes écoulés, toutes les unités de la division ont enregistré des progrès par rapport à l'exercice précédent, assure Bell.

La société a toutefois dû faire face à une "hausse massive des coûts d'approvisionnement" en raison des prix élevés des matières premières de viande porcine. La société devise à 12 millions de francs suisses l'effet négatif dû à la peste porcine qui a affecté le marché chinois et fait flamber les prix.

Inflation des matières premières

L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) a chuté de 14,5% à 116,8 millions de francs suisses, en raison du "renchérissement significatif" des matières premières en Allemagne et à l'international, auquel s'ajoutent des coûts uniques de 10 millions liés à la vente des activités en Allemagne.

Le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) a fondu de plus 80% en comparaison annuelle, à 11,0 millions de francs suisses, eu égard aux frais de restructuration de la filiale allemande, qui totalisent 35 millions de francs suisses. Le résultat semestriel est ressorti à -9,6 millions.

La copie rendue par le boucher industriel bâlois s'inscrit en dessous des projections les plus pessimistes au niveau du chiffre d'affaires et du résultat net, alors que l'Ebitda s'est affiché tout en bas de la fourchette des pronostics.

Pour la suite de l'exercice, le groupe prévoit des coûts d'approvisionnement toujours élevés pour la viande porcine et envisage de nouvelles adaptations des prix de vente au cours du deuxième semestre.

Dans son commentaire, la Banque cantonale de Zurich (ZKB) souligne que les chiffres publiés par Bell montrent les difficultés structurelles auxquelles est confronté l'ensemble du secteur des produits carnés.

De son côté, la banque Vontobel salue la vente des activités allemandes ainsi que les investissements consentis dans le segment Convenience.

La copie rendue par le groupe bâlois n'a pas vraiment enthousiasmé les investisseurs. A la clôture de la Bourse suisse, la nominative Bell s'est figée en repli de 0,8% à 258 francs suisses, dans un indice élargi SPI en baisse de 1,52%.

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