New York (awp/afp) - Le PDG de Boeing Dennis Muilenburg a indiqué mercredi que le retour dans le ciel du 737 MAX, cloué au sol depuis six mois après deux accidents ayant fait 346 morts, pourrait être "graduel", en raison des demandes spécifiques de régulateurs à travers le monde.

"Une levée graduelle de l'interdiction de vol est une possibilité", a déclaré M. Muilenburg lors d'une conférence à Laguna Beach (Californie), au cours de laquelle il a répété que Boeing prévoyait toujours un retour en service de son avion vedette au "début du quatrième trimestre", c'est-à-dire en octobre.

"Voyez-vous un scénario selon lequel les Etats-Unis décident de lever unilatéralement l'interdiction de vol sans le soutien d'autres régulateurs?", lui a-t-on spécifiquement demandé.

"Oui", a répondu le grand patron, ajoutant toutefois que l'agence fédérale américaine de l'aviation, la FAA, travaillait avec ses pairs, comme l'Agence de l'aviation civile européenne (AESA) ou les régulateurs canadien, brésilien et chinois.

L'AESA n'a jamais caché qu'elle comptait examiner elle-même les changements apportés par Boeing au 737 MAX et se baserait sur sa propre évaluation pour homologuer le 737 MAX modifié.

Elle juge pour l'instant non satisfaisante la solution de Boeing à la défaillance éventuelle des sondes d'incidence ("Angle of attack"- AOA) transmettant les informations au système anti-décrochage MCAS, mis en cause dans les deux accidents d'Ethiopian Airlines (157 morts) et Lion Air (189 morts).

"L'AESA a posé des questions et nous sommes en train d'y répondre. Je ne pense pas que ce soit des questions clivantes. J'estime que ce sont des questions auxquelles il est nécessaire de répondre parce qu'elles font partie du processus" d'homologation, a expliqué mercredi Dennis Muilenburg.

Boeing a déjà fini les modifications concernant le MCAS et est en train de finaliser les changements demandés sur le système de contrôle de vol et la formation des équipages, notamment des pilotes, a indiqué le PDG.

afp/rp