BRUXELLES - La Commission européenne juge "utiles et constructives" les modifications apportées par la France et l'Italie à leurs projets de budgets 2015, censées prouver que Paris et Rome font suffisamment d'efforts pour ramener leurs déficits dans les limites fixées par les règles communes.

La CE rendra son verdict sur les projets de budgets nationaux "au plus tard" mercredi, soit deux semaines après leur dépôt par chacun des Etats membres, a précisé un porte-parole.

"Nous sommes encore en train d'analyser les informations qui nous ont été transmises par l'Italie et la France en particulier", a-t-il répondu à une question sur la possibilité de voir le projet français retoqué par Bruxelles.

"Nous saluons le fait que ces Etats membres se soient eux-mêmes engagés dans un processus de dialogue constructif avec la Commission. Nous considérons la lettre du gouvernement français, comme celle du gouvernement italien, comme une contribution utile et constructive."

Rome et Paris ont annoncé tour à tour lundi avoir écrit au vice-président de la Commission en charge des Affaires économiques, Jyrki Katainen, pour lui préciser les ajustements apportés à leur projet de budget 2015 afin d'accentuer la réduction du déficit public.

Les nouveaux éléments détaillés par la France doivent permettre 3,6 à 3,7 milliards d'euros d'économies supplémentaires et réduire le déficit structurel de plus de 0,5 point de PIB, contre 0,2 point prévu initialement.

ROME - L'Italie proposera de faire 4,5 milliards d'euros d'économies de plus l'an prochain, a déclaré hier le ministre de l'Economie Pier Carlo Padoan, afin de répondre aux critiques de l'Union européenne sur le projet de loi de Finances de 2015.

Les mesures additionnelles incluent 3,3 milliards d'euros qui avaient été initialement affectés à des réductions d'impôts, suivant une lettre transmise par Padoan à la Commission européenne et publié sur le site du ministère de l'Economie.

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BRASILIA - La réélection de la présidente Dilma Rousseff à la tête du Brésil a été mal accueillie hier par les marchés financiers qui avaient parié sur son adversaire, le centriste Aecio Neves, jugé plus favorable aux milieux d'affaires.

Son score de 51,6%, obtenu dimanche à l'issue d'une des élections les plus serrées qu'ait connu le Brésil ces dernières années, montre un pays coupé en deux. Le Sud, plus riche, a majoritairement voté en faveur du virage libéral promis par Aecio Neves, tandis que le Nord et le Nord-Est, plus défavorisés, ont préféré la continuité dans la mise en oeuvre des programmes sociaux incarnée par la candidate du Parti des travailleurs (PT).

La devise brésilienne, le réal, a accentué son recul après les commentaires du ministre des Finances, terminant à 2,52 pour un dollar, son plus bas niveau depuis avril 2005.

A la Bourse de Sao Paulo, l'indice Bovespa a reculé de 2,8%, après avoir un moment perdu 5%. La compagnie pétrolière publique Petrobras, embourbée dans une affaire de corruption, a perdu plus de 12%.

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TUNIS - Le parti islamiste Ennahda, vainqueur des premières élections libres organisées en Tunisie après le renversement de Zine ben Ali, a reconnu hier sa défaite aux législatives de dimanche, remportées par l'alliance laïque Nidaa Tounes.

Nidaa Tounes obtiendrait plus de 80 sièges, contre 67 pour les islamistes, a-t-on a déclaré de source proche du parti laïc sur la base d'un décompte préliminaire.

Le parlement tunisien compte 217 membres. Aucun camp ne semblant en mesure de disposer seul d'une majorité absolue, une période de tractations entre partis devrait s'ouvrir en vue de former un gouvernement de coalition.

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ERBIL, Irak - Des peshmergas ont quitté le Kurdistan irakien pour aller prêter main forte aux défenseurs de Kobani, ville kurde du nord de la Syrie assiégée par les djihadistes de l'Etat islamique, rapporte le Parti démocratique du Kurdistan.

Partis de l'aéroport d'Erbil, ils doivent se rendre à Silopi, ville de Turquie proche de la frontière syrienne, d'où ils gagneront Kobani par la route, précise Hemin Haourami, membre du PDK, sur Twitter.

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PARIS - Le déblocage par la France du chapitre 17 des négociations en vue de l'adhésion d'Ankara à l'Union européenne serait un "très bon signe", déclare le ministre turc des Affaires européennes, trois jours avant la venue du président Recep Tayyip Erdogan à Paris.

Ankara a entamé les négociations formelles d'adhésion en 2005 mais en raison de l'opposition de plusieurs membres de l'UE dont Chypre et la France, seuls 14 chapitres de négociations sur un total de 35 ont été ouverts à ce jour et un seul a été clôturé.

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TOULOUSE - Rémi Fraisse, 21 ans, retrouvé mort dans la nuit de samedi à dimanche sur le chantier du barrage controversé de Sivens (Tarn), aurait été victime d'une grenade offensive, déclare le procureur de la République d'Albi, Claude Dérens.

Les analyses menées par la police scientifique sur les prélèvements effectués ont permis de retrouver des "traces de TNT" sur certains scellés des effets du jeune homme, a-t-il précisé lors d'une conférence de presse.

"Ces résultats même partiels orientent l'enquête de façon significative puisque la mise en oeuvre d'un explosif militaire de type grenade offensive semble acquise", a dit le magistrat.

Le corps de Rémi Fraisse avait été retrouvé dans la nuit de samedi à dimanche après des affrontements violents entre des opposants au projet de barrage et les forces de l'ordre à l'issue d'une manifestation pacifique à proximité du chantier.

François Hollande et Manuel Valls ont appelé à l'apaisement au moment où le ministère de l'Intérieur et les écologistes se livrent à une violente passe d'armes sur cette affaire.

Des responsables écologistes, qui disent avoir alerté les autorités sur des violences régulières sur le site depuis près de deux mois, ont accusé les forces de l'ordre d'avoir causé la mort de Rémi Fraisse bien que l'enquête soit encore en cours.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, mis en cause directement par certains élus dont José Bové, a répliqué et a provoqué de nouvelles réactions d'écologistes qui lui ont reproché de préférer la polémique à la responsabilité.

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PARIS - Les députés français ont adopté par 270 voix contre 245 le projet de budget de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2015 qui module les allocations familiales en fonction des revenus, malgré la nouvelle abstention de 34 "frondeurs" socialistes.

Les groupes PS et des radicaux de gauche ont majoritairement voté pour un projet de loi que le Front de gauche et l'opposition de droite ont rejeté. Les écologistes se sont abstenus, mais trois d'entre eux ont voté pour ce PLFSS que le Sénat examinera à son tour à compter du lundi 10 novembre.

La semaine dernière, lors du vote de la partie "recettes" du projet de loi de finances (PLF) 2015, 39 députés PS "frondeurs" s'étaient abstenus. Cette fois-ci, ils sont cinq de moins.

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PARIS - Irruption de militantes aux seins nus, aparté avec des journalistes, bain de foule improvisé : François Hollande a donné mardi à Paris des sueurs froides à ses conseillers désireux de mieux "calibrer" ses apparitions publiques.

Esseulé à mi-quinquennat, décrié par une partie de sa famille socialiste, très bas dans les sondages d'opinion, le président a repris la liberté d'une rencontre impromptue avec des passants, un exercice dont il a toujours été friand et qui s'est fait beaucoup plus rare ces derniers mois.

Le président a vu fondre sur lui deux militantes du groupe Femen, qui ont découvert leur torse nu où l'on pouvait lire les mots : "This is politics" ("Ceci est de la politique"), avant d'être écartées par les services de sécurité.

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PARIS - L'Autorité de la concurrence a donné son feu vert sous conditions au projet de rachat de l'opérateur mobile SFR par le câblo-opérateur Numericable, qui sera notamment contraint d'ouvrir son réseau câblé à ses rivaux et de céder des actifs.