actualise avec communiqué annonçant l'échec de l'OPA et réaction de Metro

FRANCFORT (awp/afp) - Le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky a échoué dans sa tentative de mettre la main sur Metro, le géant allemand de la distribution en restructuration, a annoncé vendredi EP Global Commerce, la holding qu'il contrôle.

EPGC avait lancé en juin une OPA volontaire valorisant Metro 5,8 milliards d'euros, mais n'a réussi in fine qu'à réunir 41,70% du capital, selon un communiqué de la société.

Un score se situant largement en-dessous du seuil d'acceptation de l'offre fixé à 67,5%.

Il s'agit d'un contretemps pour M. Kretinsky, qui tente par ailleurs d'étendre son empire déjà constitué dans l'énergie et les médias, en voulant notamment mettre la main sur Le Monde.

L'échec de l'offre s'était dessiné dès son lancement en juin, quand le directoire et le conseil de surveillance de Metro l'avaient jugée très insuffisante, au vu d'un prix de 16 euros par action.

Vendredi à la clôture de la Bourse de Francfort, le cours de Metro s'est établi à 14,25 euros, ayant perdu plus de 8% sur la semaine.

Les deux organes de direction de Metro se sont "félicités de l'intention de EPGC de soutenir de manière générale le processus de transformation et la stratégie" du groupe et ont dit rester "ouverts à un dialogue constructif", selon un communiqué vendredi soir.

Deux anciens actionnaires historiques du groupe de Düsseldorf, contrôlant ensemble plus de 20% du capital, avaient aussi fait front durant la période de l'OPA, Beisheim et Meridian.

Son actuelle offre devenue caduque, EPGC doit se contenter de 17,5% de participation dans Metro, en ayant acquis plus tôt deux blocs d'actions auprès d'un grand actionnaire, la holding Haniel, et de l'ancienne branche de Metro dans l'électronique de loisirs, Ceconomy.

La question est de savoir si l'homme d'affaires tchèque va exercer une option d'achat sur un paquet supplémentaire de 15,2% du capital qu'il a conclue avec Haniel.

EPGC dépasserait alors les 30% de participation et serait obligé selon le droit allemand de lancer une nouvelle offre.

M. Kretinsky observe déjà de près le parcours de deux dossiers clés dans le recentrage en cours de Metro sur ses activités traditionnelles de vente en gros pour les professionnels.

En Chine, Metro cherche un partenaire stratégique pour poursuivre ses activités, lancées en 1996 avec aujourd'hui près d'une centaine de magasins et environ 11.000 salariés à son actif.

Et le groupe de Düsseldorf mène des discussions avec l'investisseur hambourgeois dans l'immobilier Redos pour lui reprendre la chaîne de supermarchés déficitaires Real. "Il reste des détails à régler", a dit une porte-parole de Metro à l'AFP. Un accord est visé avant fin septembre, quand Metro bouclera son exercice fiscal décalé.

jpl/alb