Lisbonne (awp/afp) - Energias de Portugal (EDP) prévoit de céder plusieurs actifs afin de financer la moitié de son plan de développement dans les énergies renouvelables, qui s'élève à 12 milliards d'euros d'ici 2022, a annoncé mardi le groupe électricien.

Le groupe portugais a décidé d'accélérer son "programme de rotation d'actifs", qui lui rapportera quelque 4 milliards d'euros, et céder dans les prochains mois des participations jugées non stratégiques, notamment des centrales thermiques au Portugal et en Espagne, pour plus de 2 milliards d'euros.

EDP a ainsi revu à la hausse son plan de développement dans les énergies renouvelables, particulièrement aux Etats-Unis, au Brésil et en Europe, a précisé le groupe dans son plan stratégique pour la période 2019-2022 présenté mardi aux investisseurs et aux médias.

Jusqu'en 2022, ses investissements annuels atteindront les 2,9 milliards d'euros, contre 1,8 milliard d'euros prévus précédemment.

Près de 75% de ce montant sera alloué à des projets dans les énergies propres, afin que la proportion des renouvelables dans sa production d'électricité atteigne 90% en 2030, contre 66% aujourd'hui, a expliqué le PDG du groupe Antonio Mexia.

Lundi soir, EDP avait annoncé avoir dégagé en 2018 un bénéfice net en chute de 53%, à 519 millions d'euros, en raison de l'impact de mesures réglementaires et fiscales au Portugal.

Les résultats du groupe ont été marqués par des pertes de 18 millions d'euros dans ses activité au Portugal, une première depuis le début du processus de privatisation d'EDP en 1997.

En revanche, sa filiale pour les renouvelables, EDP Renovaveis, a enregistré un bénéfice en hausse de 14% à 313 millions d'euros.

EDP, la plus grande entreprise portugaise, est actuellement la cible d'une offre publique d'achat de la part de son principal actionnaire, l'entreprise publique chinoise Three Gorges (CTG), qui souhaite prendre entièrement le contrôle du groupe.

Le succès de cette opération annoncée en mai 2018 et chiffrée à environ 9 milliards d'euros dépend toutefois de l'obtention des autorisations réglementaires de la part de l'Union européenne et des pays où EDP est présent, dont les Etats-Unis.

L'OPA pourrait notamment buter sur la réglementation européenne concernant le secteur de l'énergie, qui exige une séparation complète des activités de production, distribution et fourniture d'électricité. Or l'Etat chinois détient déjà, à travers State Grid, une participation importante dans le capital de l'opérateur du réseau électrique portugais REN.

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