PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le PDG d'Euronext Stéphane Boujnah a défendu mardi son offre publique d'achat sur la Bourse d'Oslo, nouveau jalon pour l'opérateur boursier qui entend être "la colonne vertébrale de l'union des marchés de capitaux en Europe".

"Après une phase de rationalisation de nos coûts qui nous a permis de doubler notre marge Ebitda depuis 2013, Euronext a engagé une nouvelle phase de croissance avec le rachat de la Bourse de Dublin, début 2018. La Bourse d'Oslo entre parfaitement dans cette stratégie. C'est l'une des dernières bourses indépendantes du continent", a plaidé Stéphane Boujnah lors d'un déjeuner en marge de la conférence annuelle d'Euronext.

L'opérateur boursier paneuropéen a lancé le 14 janvier une offre publique d'achat sur Oslo Bors, l'opérateur de la Bourse norvégienne, au prix de 145 couronnes par action. Cette offre valorise la société à environ 625 millions d'euros.

Avant le lancement de cette offre publique, Euronext avait indiqué avoir sécurisé 50,6% du capital auprès d'actionnaires de l'opérateur norvégien. "Ces actionnaires se sont engagés à nous céder leurs titres au prix de 145 couronnes, et à ne pas solliciter ni apporter leurs titres à d'éventuelles offres concurrentes", a précisé Stéphane Boujnah mardi.

Le PDG d'Euronext a toutefois rappelé que la transaction était soumise à l'approbation des autorités compétentes et de l'assemblée générale des actionnaires d'Euronext, ainsi qu'à un examen plus approfondi des comptes de l'entreprise ("due diligence"). Par ailleurs, le conseil d'administration d'Oslo Bors a lancé un appel à d'autres repreneurs potentiels.

"Nous sommes déterminés à aller au bout de la transaction, tout en prenant le temps de construire un consensus autour de notre projet", a indiqué Stéphane Boujnah.

En cas de succès, Euronext établira à Oslo son centre d'expertise pour le négoce des matières premières, a-t-il précisé.

Interrogé sur les turbulences qui ont conduit de nombreuses sociétés à reporter leur introduction en Bourse en 2018, Stéphane Boujnah a estimé qu'elles ne présageaient pas de l'évolution des cotations 2019.

"Avec la fin des politiques d'assouplissement quantitatif, il serait logique de voir une baisse des liquidités du private equity et davantage d'introductions en Bourse. La Bourse reste le moyen ultime pour les entreprises d'accéder à la liquidité", a-t-il noté.

Cependant, la volatilité devrait se poursuivre à l'approche du Brexit. Euronext s'est préparé à tous les scénarios, y compris celui d'un "no deal", a assuré Stéphane Boujnah.

S'agissant des entreprises cotées, le dirigeant a estimé que les banques et sociétés de gestion étaient également bien préparées. "Elles ont l'habitude d'anticiper les changements réglementaires et de dialoguer avec les régulateurs". En revanche, les autres secteurs, notamment l'industrie, pourraient être fragilisés par un "hard Brexit", en raison notamment des perturbations que cela entraînerait sur leurs chaînes d'approvisionnement entre l'Union européenne et le Royaume-Uni, a-t-il ajouté.

-François Schott, Agefi-Dow Jones; 01 41 27 47 92; fschott@agefi.fr ed: ECH

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