Euronext a rappelé à cette occasion qu'il s'était assuré le soutien d'actionnaires représentant 53,4% du capital d'Oslo Bors via des pré-engagements irrévocables. Or Nasdaq, qui avait dit il y a un mois détenir ou disposer d'engagements portant sur plus de 37% du capital d'Oslo Bors, avait estimé qu'il ne pouvait y avoir de feu vert accordé à une opération tant qu'un candidat au rachat n'avait pas obtenu les deux tiers du capital.

Le ministre des Finances norvégien a toutefois dit dans un communiqué qu'aucune restriction de ce type ne serait imposée dans ce dossier.

Euronext et Nasdaq, à la lutte depuis le mois de janvier pour mettre la main sur Oslo Bors - l'un des derniers marchés boursiers encore indépendants en Europe - ont tous deux mis 158 couronnes norvégiennes sur la table par action, valorisant l'entreprise à quelque 6,8 milliards de couronnes (692 millions d'euros).

Dans ce contexte, l'opinion du gouvernement norvégien était donc crucial pour départager les deux offres.

"Euronext se félicite de l'autorisation du ministère d'acquérir jusqu'à 100% du capital d'Oslo Bors et attend avec impatience les prochaines étapes pour finaliser l'opération d'ici la fin juin", déclare son PDG, Stéphane Boujnah, cité dans un communiqué.

"Nous sommes extrêmement satisfaits de voir que le processus se déroule dans le plein respect de la législation norvégienne", a aussi dit Stéphane Boujnah à Reuters.

Vers 12h08, l'action de l'opérateur des Bourses d'Amsterdam, de Bruxelles, de Dublin, de Lisbonne et de Paris prenait 1,83% à 61,15 euros, l'une des principales hausses d'un indice Stoxx 600 en repli de 0,51% et l'une des rares progressions de l'indice regroupant les valeurs européennes liées aux services financiers (-0,61%).

NASDAQ SE DIT "DÉÇU"

Euronext a réaffirmé son intention de boucler le rachat de l'opérateur boursier norvégien d'ici la fin de juin 2019.

Stéphane Boujnah a noté que l'offre d'Euronext était ouverte aux actionnaires d'Oslo Bors qui avaient jusqu'à maintenant soutenu l'offre concurrente de Nasdaq.

Il espère que ces derniers apporter leurs titres à son offre dans la mesure où il semble désormais peu probable que l'offre de Nasdaq puisse réussir.

"Je ne pense pas que Nasdaq ait l'intention d'être un actionnaire minoritaire d'Oslo Bors", a souligné le PDG d'Euronext.

Dans le cadre du rachat d'Oslo Bors, Euronext prévoit de nommer le patron d'Oslo Bors au comité de direction d'Euronext et de mettre en place une organisation qui permettra de superviser toutes les transactions sur matières premières depuis Oslo.

Le Nasdaq a dit qu'il allait analyser dans le détail la décision du gouvernement norvégien et évaluer ses options.

L'opérateur boursier américain s'est dans le même temps dit "déçu" que les autorités norvégiennes n'aient pas exigé que tout candidat au rachat d'Oslo Bors détienne au moins les deux-tiers du capital.

Le conseil d'administration d'Oslo Bors, qui avait apporté son soutien à l'offre du Nasdaq face à Euronext, a dit qu'il travaillerait désormais avec son nouveau propriétaire.

"Le conseil d'administration prend note de la décision (du ministère des Finances, ndlr) et travaillera étroitement avec le nouvel actionnaire majoritaire", a-t-il dit dans un communiqué.

(Avec Inti Landauro à Paris, Claude Chendjou et Matthieu Protard pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)

par Sudip Kar-Gupta et Terje Solsvik