Zurich (awp) - A la tête du laboratoire rhénan Idorsia, Jean-Paul Clozel vise la rentabilité à l'horizon 2021. Pour ce faire, le dirigeant compte sur l'héritage d'Actelion constitué au moment du rachat de ce dernier par Johnson and Johnson mi-2017, l'anticipation des autorisations de marché ainsi que sur ses réserves de liquidité.

"Notre cas est exceptionnel dans le sens où nous avons repris une bonne partie de la recherche d'Actelion et que nous allons pouvoir être profitables après seulement trois à quatre ans d'existence plutôt qu'au moins dix ans," a expliqué Jean-Paul Clozel au quotidien L'Agefi dans son édition de lundi.

En pleine phase de développement de son portefeuille, l'entité de recherche mène en effet de front quatre études de phase III, développe trois autres candidats potentiels à une homologation en phase II et contient encore trois substances en phase I. Idorsia a enregistré une perte nette de 232 millions de francs suisses au premier semestre.

Jean-Paul Clozel reconnait que ce modèle d'affaire est "à la fois le plus difficile, le plus cher et le plus risqué", mais préfère "être actif sur toute la chaîne de valeur". "Nous pensons qu'il est important d'avoir des contacts privilégiés entre les spécialistes de la recherche et ceux des essais cliniques et de la commercialisation", selon ses propos recueillis par l'Agefi.

Par ailleurs, Idorsia anticipe les autorisations de mise sur le marché pour les grands pays. "Nous prénégocions notamment les modalités de remboursement, la production et la commercialisation, par conséquent, le laps de temps est très réduit dans certains pays", a rapporté l'Agefi.

"Les autorités d'approbation des marchés plus petits (y compris Swissmedic pour la Suisse) suivent assez rapidement car ces autorités ne sont pas insensibles aux approbations déjà accordées (en particulier la FDA américaine)", a poursuivi le cardiologue franco-suisse.

Dans l'attente de revenus tirés de la commercialisation de ses médicaments, les réserves de liquidités et équivalents du laboratoire rhénan dépassent toujours de justesse le milliard de francs suisses. "Notre trésor de guerre devrait être amplement suffisant", a rappelé Jean-Paul Clozel.

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