Zurich (awp) - Julius Bär a souffert en 2018, dans un contexte difficile sur les marchés financiers. La banque privée zurichoise a enregistré un bénéfice IFRS en hausse de 4% à 735 millions de francs suisses et un afflux net d'argent de 17 milliards, des chiffres en deçà des prévisions. Elle va réduire ses effectifs de 2% d'ici fin 2019.

Le groupe zurichois annonce lundi, dans le cadre de la présentation de ses résultats annuels, un "programme structurel de réductions des coûts" (couplé à la poursuite des "investissements stratégiques") visant à économiser 100 millions de francs suisses.

Julius Bär employait 6693 personnes équivalents plein temps (EPT) à fin 2018, ce qui signifie une réduction d'effectifs de quelque 130 à 140 personnes. Le groupe avait cependant engagé 400 collaborateurs entre fin 2017 et fin 2018.

Il s'agira de se concentrer sur certains marchés et d'allouer les ressources en fonction des priorités, précise le communiqué. L'impact de la réduction des effectifs se fera pleinement sentir sur le résultat financier en 2020. La banque est présente sur une cinquantaine de sites - dont Genève - de plus de 25 pays.

Cette cure d'amaigrissement, outre une allocation plus ciblée des moyens, sera rendue possible par des progrès dans la numérisation et l'automatisation et un management plus strict.

Ces efforts doivent permettre d'atteindre en 2020 un ratio coûts/revenus en dessous de 68%, le nouvel objectif à moyen terme défini, alors que le précédent faisait était d'une fourchette "entre 64 et 68%". Le nouvel objectif vaudra, précise l'établissement, "pour autant que les conditions de marché ne connaissent pas de dégradations supplémentaires importantes".

En outre, le but à moyen terme en matière de marge bénéficiaire brute ajustée avant impôts est réduit pour s'établir désormais entre 0,25 et 0,28%, contre plus de 0,30% jusqu'à présent.

"Riche défis"

"Julius Bär a bouclé l'année sur un bénéfice solide et un afflux robuste d'argent frais, dans un environnement riche en défis pour l'ensemble de la branche", relève lundi le directeur général Bernhard Hodler dans le communiqué accompagnant les résultats.

Bien qu'en deçà des attentes du consensus des analystes AWP, l'afflux net d'argent se situe dans la fourchette de hausse (4-6%) annuelle, en atteignant 4,5%. Les avoirs sous gestion (AuM) ont reculé de 4 milliards de francs suisses ou 2% par rapport à 2017, pour s'établir 382 milliards, conséquence de l'évolution des marchés.

Le produit brut d'exploitation a crû de 4% à 3,37 milliards de francs suisses, moins que la hausse mensuelle moyenne des avoirs sous gestion. Cela entraîne un recul de la marge brute de 4 points de base à 0,86%. Cette baisse est due à la moindre contribution issue des activités clientèle du gestionnaire de fortune italien Kairos, dont Julius Bär détient 100% depuis 2018.

Le produit des opérations de commissions et de services s'est contracté de 1% à 1,9 milliard de francs suisses. Les revenus de courtage ont baissé de 6% en raison du fort recul du volume des transactions de la clientèle, dans un environnement de marché qui s'est détérioré au 2e semestre. Le produit des opérations d'intérêts et de dividendes a chuté de 7% à 919 millions de francs suisses.

Les actionnaires se voient proposer un dividende de 1,50 franc, en hausse de 7% mais légèrement inférieur aux attentes. Le bénéfice ajusté attribuable aux actionnaires s'établit à 3,72%.

op/al