Zurich (awp) - Lonza a fait état vendredi d'une "performance positive" au cours des trois premiers mois de l'exercice en cours. En sa qualité de fournisseur de l'industrie pharmaceutique, le chimiste rhénan n'a vu ses activités que marginalement affectées par la crise du coronavirus. La pandémie présente même plusieurs opportunités inédites.

Le chiffre d'affaires trimestriel a bondi de 7,4% sur un an à taux de change constants (TCC) pour s'établir à 1,64 milliard de francs suisses. La croissance a été particulièrement marquée dans le principal segment Pharma Biotech & Nutrition (LPBN), qui représente près des trois quarts des revenus du groupe.

Les ventes de la division ont frôlé 1,21 milliard de francs suisses, en hausse de 8,3%. Les activités dans le domaine des thérapies cellulaires et géniques notamment ont profité d'une demande soutenue, et la pandémie de coronavirus a déjà présenté "plusieurs opportunités nouvelles et importantes, qui sont actuellement à l'étude", assure Lonza.

La division Specialty ingredients (LSI) - dont l'autonomisation suit son cours et devrait aboutir comme prévu vers le milieu de l'année - a vu ses ventes s'enrober de 3,8% TCC à 409 millions de francs suisses, malgré les difficultés rencontrées sur certains marchés finaux dans les spécialités chimiques.

De par la nature essentielle de ses produits, Lonza a été en mesure de préserver ses opérations dans la plupart des marchés, à quelques exceptions près, en Malaisie, en Afrique du Sud et en Océanie, où les activités ont dû être suspendues plusieurs semaines, ainsi que sur son site de production de capsules de Colmar, en Alsace, qui a vu ses opérations ralentir "quelques jours".

Optimisme prudent

"Nous sommes heureux d'annoncer que nous avons maintenu une performance positive au premier trimestre 2020, en dépit d'un contexte économique et de conditions d'exploitation difficiles", a déclaré Albert Baehny, président du conseil d'administration et directeur général (CEO) ad interim du groupe, cité dans un communiqué.

A propos de la crise actuelle, il souligne que les efforts entrepris pour lutter contre la pandémie de Covid-19 ne sont "pas seulement un impératif commercial, mais également un devoir éthique et moral pour notre entreprise et notre industrie".

En conférence téléphonique, le dirigeant s'est gardé d'articuler un pronostic pour l'exercice en cours du fait de l'impact inédit de la crise sur l'économie mondiale. "Nous vivons une période d'incertitude, ce qui signifie qu'il est irréaliste et contre-productif de se laisser aller à des spéculations sur l'avenir".

Celui qui a remplacé au pied levé Marc Funk après son départ suprise en novembre dernier, moins d'une année après son entrée en fonction, a toutefois laissé entendre que les objectifs annuels - croissance des ventes de plus de 5% et marge Ebitda de base de 30,5% - seraient atteints, pour peu que le contexte ne se détériore pas, que l'accès aux matières soit garanti, que les usines restent ouvertes et les activités pharmaceutiques robustes.

Nouveau patron d'ici fin mai

Interrogé à propos de la succession, M. Baehny a indiqué que la liste des papables avait été réduite à un seul candidat et que l'heure était désormais aux négocations. Il a également assuré que le nom du futur patron de Lonza serait communiqué au plus tard d'ici fin mai.

Le chimiste rhénan souligne son niveau élevé de liquidités à la faveur des efforts déployés l'année dernière pour protéger ses flux de trésorerie.

L'entreprise a notamment étendu ses lignes de crédit, et se trouve en phase de finalisation du refinancement de ses dettes arrivant à échance. A cet effet, Lonza a placé un emprunt obligataire de 300 millions de francs suisses sur trois ans, ainsi qu'un Eurobond de 500 millions sur cinq ans.

Les chiffres publiés par Lonza ont été bien accueillis par la communauté financière, qui relève que le groupe a dérogé à ses habitudes en communiquant des chiffres trimestriels, un exercice auquel il ne se prête généralement qu'une fois par semestre.

Morgan Stanley y voit une tentative de rassurer les investisseurs quant à la bonne marche des affaires. UBS souligne pour sa part que la division LPBN non seulement n'a pas souffert de report ou d'annulation d'études cliniques, mais a été sollicité à plus d'une quarantaine de reprises pour des projets liés au Covid-19.

A la Bourse, l'action Lonza a terminé en baisse de 0,3% à 407,70 francs suisses, dans un SMI en hau7sse de 1,8%.

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