Une scission - potentiellement la plus importante IPO d'une entreprise nippone depuis une vingtaine d'années - donnerait à l'opérateur télécoms davantage d'autonomie et aiderait les investisseurs à le valoriser, ainsi que sa maison-mère, propriétaire d'une flopée de participations dans la high tech.

Softbank souhaite mettre sur le marché 30% du capital du troisième opérateur mobile du pays, pour lever quelque 2.000 milliards de yens, a rapporté le Nikkei, sans donner de sources.

Le journal financier ajoute que le groupe utilisera le produit de cette cession pour investir par exemple dans des sociétés informatiques étrangères.

"Cela a du sens de scinder par le biais d'une IPO l'entreprise de téléphonie mobile, dont Softbank garderait le contrôle, tout en disposant de davantage de trésorerie pour poursuivre sa stratégie d'investissement dans des société à fort potentiel de croissance", explique Erik Gordon, professeur à la Ross School of Business de l'université du Michigan.

"C'est une manière d'obtenir des fonds sans augmenter la dette ou diluer les participations de Softbank dans les entreprises de croissance."

Softbank souhaite obtenir l'approbation de la Bourse de Tokyo dès le printemps, poursuit le Nikkei, précisant qu'il vise une cotation à l'automne à Tokyo, ainsi qu'à l'étranger, éventuellement à Londres.

Dans un communiqué publié lundi, SoftBank indique que la cotation en Bourse de son activité mobile est l'une des possibilités mais qu'aucune décision n'a encore été prise.

L'opération serait d'importance comparable à celle de 2.200 milliards de yens de Nippon Telegraph and Telephone, entrée en Bourse en 1987, ou de 2.100 milliards de yens de NTT DoCoMo en 1998.

Les grandes sociétés doivent placer au moins 35% de leur capital si elles veulent s'introduire à la Bourse de Tokyo, mais la réglementation peut être assouplie en cas de cotations multiples.

Le titre du conglomérat a fini en hausse de 3% à la Bourse de Tokyo, après la publication de ces informations.

Sa capitalisation boursière s'établit à quelque 92 milliards de dollars. A titre de comparaison, la participation de près de 30% qu'il détient dans le géant chinois Alibaba est valorisée à quelque 140 milliards de dollars.

Softbank, dont le fonds Vision est spécialisé dans les nouvelles technologies, possède également des parts dans le concepteur britannique de puces ARM Holdings et l'opérateur mobile américain Sprint.

Vision, doté de 93 milliards de dollars, est entré le mois dernier au capital d'Uber Technologies. [L8N1OS2XP]

(Danielle Rouquié et Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

par Yoshiyasu Shida et Sam Nussey